C’est donc autour de Bertrix ce mercredi, à travers 183 kilomètres, huit montées répertoriées et près de 3000 mètres de dénivelé que le Tour de Wallonie devait livrer son verdict. Le classement général étant loin d’être décidé, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ comptait se calquer sur les favoris, mais en partie seulement. « On voulait être plutôt sur la défensive jusqu’aux vingt-cinq derniers kilomètres, mais on avait tout de même dit à Rémy que si un gros coup partait dès le départ, il y aurait une opportunité pour jouer l’étape, et qu’il devait donc suivre, exposait William Green. C’est ce qu’il s’est passé. Olivier a lui pris les devants immédiatement quand il a vu de fortes équipes représentées dans cette échappée, Rémy l’a rejoint peu après, et on avait deux mecs devant, ce qui était super ». En tête, le duo de la formation tricolore a retrouvé dix autres coureurs, dont Lorenzo Milesi, Ben Swift, Matevz Govekar ou encore Clément Izquierdo. « On a compris assez tôt que Lidl-Trek voulait faire la différence dans la dernière montée et que l’échappée avait donc de réelles chances, reprenait William. Israel-Premier Tech a contrôlé au départ car il y avait un coureur assez proche au général, mais on était assez optimiste. En plus, on a eu la chance de tomber sur une échappée assez expérimentée. La coopération est parfois meilleure avec moins de coureurs, mais elle a été très bonne aujourd’hui ».

En tête de course, l’échappée a pu jouir d’un avantage maximal supérieur à quatre minutes. Avant d’approcher le circuit final de vingt-deux kilomètres, à couvrir deux fois, le peloton a toutefois mis en route et l’écart s’est réduit à environ deux minutes. Malgré tout, le groupe de tête a conservé une certaine cohésion. « On a voulu attendre la toute dernière montée pour bouger, indiquait William. L’écart était déjà assez faible dans l’avant-dernier passage, mais on a été patient avec Rémy et on était convaincu qu’avec les grosses portions de descentes et de plats, il était préférable de rester ensemble ». L’échappée a donc franchi la côte de la Maljoyeuse (2 km à 6,5%) groupée, puis s’est attaquée au dernier tour de circuit, lors duquel le peloton est revenu à moins d’une minute. « C’était vraiment super d’avoir Olivier devant et il s’est donné au maximum dans le final, reprenait Rémy. J’ai attendu la dernière bosse pour faire un effort « all in » et je me suis extirpé tout seul. J’ai pris quinze secondes d’avance, mais on a pris le vent de face sur le sommet. Je me suis donc fait reprendre par quatre mecs avant de basculer ». Lorenzo Milesi, Clément Izquierdo, Gianni Marchand et Ben Swift sont ainsi revenus dans le match, tandis que le peloton, encore relativement étoffé, franchissait la bosse avec moins de trente secondes de retard.

« Rémy était probablement le plus rapide sur le papier, et c’était une bonne idée de coopérer au vu de l’écart », ajoutait William. Le quintet est donc resté plus ou moins uni, en dépit de quelques tentatives, dans la portion descendante jusqu’à la flamme rouge. Mais une fois le dernier kilomètre entamé, la tactique a pris le dessus. Un vrai moment d’attentisme a permis au peloton de se rapprocher dangereusement, avant que le sprint à cinq finisse par se déclencher. « Dans le final, on n’a joué que pour gagner, quitte à perdre, disait Rémy. J’ai décidé de caler mon sprint sur Milesi, mais avec le recul, j’aurais dû le passer avant le dernier virage. Il s’est un peu écarté sur la gauche, il a perdu de la vitesse et j’ai été un peu bloqué. Je n’ai pas pu me relancer, tandis que les autres sont arrivés avec plus d’élan sur la droite ». Sur la ligne, le Savoyard a de fait dû se contenter de la quatrième place du jour, derrière Izquierdo et Milesi, mais aussi Corbin Strong, vainqueur du général, revenu comme un boulet de l’arrière. « C’était une belle journée, mais je suis un peu déçu du résultat final, confiait Rémy. On était venu pour gagner et je pense qu’il y avait vraiment moyen aujourd’hui. Je suis content de mes sensations au global et maintenant cap sur la Clasica San Sebastian ».

Lorenzo Germani (12e) et Kevin Geniets (22e) ont par ailleurs terminé dans le peloton, ne pouvant opérer une réelle remontée au général (17e pour le Luxembourgeois, 19e pour l’Italien, ndlr) à l’occasion de cette dernière journée de course. « On est vraiment satisfait de la manière dont on a couru cette semaine, assurait William. On savait dès le départ qu’au vu de la composition de notre équipe, il serait difficile de se battre pour le général face à des coureurs plus rapides. On a aussi manqué de chance avec des crevaisons à des moments critiques. Malgré tout, on a été offensifs, on a tout donné, et ce n’est pas si mal de terminer avec une quatrième place, à laquelle il faut ajouter les deux top 10 de Lewis. On ne doit pas être trop déçu de la semaine, surtout d’un point de vue tactique. Ce n’est pas ce qu’on espérait, mais on s’est battu chaque jour pour obtenir le meilleur résultat possible ».

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