La première véritable étape de montagne du Tour de France a livré son verdict. Au sommet de la montée de Hautacam, dans les Pyrénées, Tadej Pogacar a assommé ses adversaires dans la lutte pour le maillot jaune. Dans sa quête d’un top 10 au classement général, Guillaume Martin-Guyonnet a quant à lui opéré un rapproché. Présent dans l’échappée du jour aux côtés de Paul Penhoët et Valentin Madouas, le grimpeur normand s’est admirablement accroché et s’est octroyé la treizième place du jour, remontant ainsi au quatorzième rang du général. Vendredi, les coureurs s’attaqueront à un contre-la-montre ascendant, vers l’Altiport de Peyragudes.
Ça y est. Après douze jours de course, le peloton du Tour de France 2025 entrait dans la haute montagne ce jeudi. « Enfin », si on se faisait seulement l’écho des grimpeurs. Et c’est un menu déjà très copieux qui s’annonçait entre Auch et Hautacam, avec non seulement une montée finale iconique (13 km à 8%), mais également un apéritif bien corsé avec le Col du Soulor (12 km à 7,5%) trente kilomètres en amont. Près de 3800 mètres de dénivelé positif figuraient sur l’itinéraire du jour, pourtant très peu accidenté pendant cent kilomètres. Comme la veille, les attaques ont été nombreuses dès le départ, mais bien heureusement, il n’a fallu attendre qu’une quinzaine de bornes pour voir un groupe – ou un peloton – d’environ cinquante coureurs s’extirper. La Groupama-FDJ parvenait à y glisser son leader, Guillaume Martin-Guyonnet, mais aussi Paul Penhoët et Valentin Madouas. « L’objectif était clairement de prendre un coup d’avance, expliquait Stéphane Goubert. Il fallait en revanche se placer dans un gros coup. Partir dans un groupe 10-15 n’aurait servi à rien, et nous aurait plus fatigué qu’autre chose. Paul a fait du super boulot dans un premier temps, Valentin ensuite, mais on aurait aimé obtenir plus de marge pour jouer et être acteurs plus longtemps ». L’échappée fleuve a ainsi été maintenue à moins de deux minutes durant les deux premières heures. Ce n’est qu’à l’approche du Col du Soulor que l’avantage des hommes de tête a légèrement gonflé en raison du rythme soutenu imprimé par certaines écuries.
« Une journée positive », Stéphane Goubert
Après trois kilomètres d’ascension, Guillaume Martin-Guyonnet a d’ailleurs laissé filer le premier groupe. « Il a eu un coup de chaud au pied et il a donc essayé de gérer du mieux possible, indiquait Stéphane. Il savait que s’il s’accrochait fort au pied du Soulor, il aurait fini par exploser, et qu’il aurait été bien plus difficile de terminer. Il a tenté de s’accrocher, tout en essayant d’être le moins entamé possible en vue de la montée finale ». Le coureur normand a finalement été récupéré par un peloton maillot jaune très amaigri dans le Col des Bordères (3,3 km à 8%), avant de basculer dans la descente vers Hautacam aux côtés des favoris. Puis, ce même peloton a volé en éclat dès le pied de l’ascension finale, alors que l’estocade de Tadej Pogacar se mettait en place. Le leader de la Groupama-FDJ a alors adopté la même stratégie qu’une heure plus tôt. « Il a bien géré sa montée pour terminer treizième, commentait Stéphane. Un top 10 aurait été top par rapport à l’engagement de l’équipe, mais c’est une journée positive. Il était dans le match, on a suivi le plan, et il n’y a absolument aucun regret. Il n’y en a jamais sur ce genre d’étape. La montagne est impitoyable et livre toujours sa vérité ». Arrivé avec neuf minutes de retard sur le champion du monde, Guillaume Martin-Guyonnet a ainsi gagné une position au général (14e) et pointe à moins de deux minutes de la douzième place.
Vendredi, il tentera d’entretenir sa bonne dynamique à l’occasion du « cronoscalata » de Peyragudes (10,9 km, dont 8 km à 7,6%). « C’est un contre-la-montre particulier, ponctuait Stéphane. Les grimpeurs qui montent assis et qui sont puissants des fessiers sont peut-être avantagés par rapport aux grimpeurs qui montent tout le temps en danseuse. Il faudra bien gérer cette composante, être dans le match d’entrée, mais pas trop non plus, car il y a aussi des risques d’explosion avec la chaleur. Il faudra trouver le bon équilibre ».