Le Tour Alsace s’est conclu ce dimanche de la même manière qu’il avait commencé pour « La Conti » Groupama-FDJ : en demi-teinte. Si Eliott Boulet s’est gratifié d’une huitième place samedi, et que Maxime Decomble a accroché in-extremis le top 10 du général lors de la dernière étape, la formation bisontine n’a pu atteindre les objectifs qu’elle s’était fixée en début de semaine.
Au sommet de La Planche des Belles Filles, vendredi, une première hiérarchie avait été établie au classement général du Tour Alsace, dont Maxime Decomble occupait la treizième place avant les deux dernières journées. Et avant de s’attaquer à l’étape reine ce dimanche, c’est un tracé moins ardu qui se profilait samedi entre Ferrette et Altkirch, sur 133 bornes. « L’étape était promise aux sprinteurs, même si le début de course était assez difficile et a tout de même fait une sélection par l’arrière, relatait Jérôme Gannat. L’échappée a aussi mis beaucoup de temps à se dessiner. Maxime est même sorti dans un groupe de douze coureurs à un certain point, mais le maillot jaune a réagi puis cinq coureurs sont partis. Ils n’ont eu qu’une minute d’avance au maximum, il restait soixante-dix kilomètres quand l’échappée s’est formée, et tout le monde s’orientait logiquement vers un sprint ». Le quintet est très vite devenu un quatuor, puis même un trio à vingt-cinq bornes du terme. Alors pointé à environ quarante secondes, le paquet semblait avoir le contrôle de la situation. Et pourtant. « La pluie est venue ralentir les ardeurs du peloton, qui a perdu du temps à vingt kilomètres de l’arrivée, complétait Jérôme. Ceci étant, l’écart est repassé sous la minute à dix kilomètres, et ça aurait donc pu rentrer malgré tout ».
« Le bilan est mitigé », Jérôme Gannat
Il n’en a finalement rien été. Le trio de tête s’est parfaitement entendu jusque dans le final alors que l’organisation au sein du paquet n’a pas été optimale. « On n’a nous-mêmes pas été présents, confessait Jérôme. La pluie a certes chamboulé les plans, mais j’aurais aimé voir l’équipe tenter et organiser quelque chose sur deux ou trois kilomètres pour combler l’écart en faveur de nos sprinteurs ». Le peloton a alors échoué à quatorze secondes du vainqueur, Halvor Dolven, et Eliott Boulet a obtenu la huitième place du jour, tandis que Blake Agnoletto a coupé la ligne en quatorzième position. « On avait misé sur Eliott, et il fait cinquième du sprint aux côtés des meilleurs, ajoutait Jérôme. Il est à peu près à sa place ». Le général n’a en revanche pas bougé, et tout devait donc se décider ce dimanche, sur les 3500 mètres de dénivelé positif figurant au menu de la cinquième étape. « On pensait que l’échappée allait se dessiner assez tôt mais ça a encore été une bataille pendant soixante kilomètres, témoignait Jérôme. C’est sorti juste avant le mont Saint-Odile, avec un premier groupe de six, puis un contre de six autres où figurait Rémi. La jonction a été faite dans le Mont Saint-Odile, mais le peloton a mis en marche derrière, ça a relancé fort devant, et Rémi n’a pas pu accompagner les trois meilleurs de l’échappée ».
Après un premier passage au sommet du Champ du Feu et l’ascension du Col de la Charbonnière, le « peloton » naviguait à deux minutes des trois rescapés de l’échappée. Au pied de la montée finale, au Champ du Feu (9,7 km à 6,2%), l’écart était réduit à environ une minute vingt, et la bagarre a éclaté à près de sept kilomètres du sommet parmi les favoris. « Aubin Sparfel a attaqué, Maxime a essayé de combler l’écart mais il lui a manqué un peu de punch pour l’accompagner, disait Jérôme. Ensuite, il était bien présent, mais sans pouvoir faire la décision ». Sparfel a repris le dernier rescapé de l’échappée et s’est imposé, neuf secondes devant le groupe maillot jaune. Maxime Decomble s’est classé treizième après ses nombreux efforts, et a arraché de justesse la dixième place du général. « C’est en deçà de notre objectif initial qui était le top 5, concluait Jérôme. Au final, les écarts se sont surtout faits à la Planche, et la vingtaine de secondes perdues là-bas, dans la dernière rampe, ont plombé cet objectif. Le bilan est mitigé car il y avait peut-être possibilité de faire mieux. Le niveau Espoirs est de plus en plus élevé, mais le chemin est encore long jusqu’au WorldTour. Maxime apprend, découvre, mais il peut encore mieux faire. De façon générale, on est là mais un petit peu en retrait. Il y a encore des paliers à passer afin d’être plus présent collectivement dans les moments décisifs ».
