Écartés de la lutte pour le classement général à la suite de la chute de Johan Blanc lors du deuxième acte, les coureurs du « Programme Juniors » de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ ont voulu chasser d’autres objectifs lors des deux dernières étapes de l’Ain Bugey Valromey Tour. S’ils n’ont pu les atteindre au terme de l’épreuve lundi, ce n’est, en tous les cas, pas faute d’avoir essayé.
Au lendemain de l’unique arrivée au sommet de l’Ain Bugey Valromey Tour, où Johan Blanc s’était octroyé une honorable quatorzième place, le peloton prenait dimanche la direction de Belley, sur un parcours de 107 kilomètres incluant deux ascensions de la montée de Virieu-le-Petit, mais aussi… des sprints intermédiaires. « On avait deux objectifs au départ, détaillait Yann Le Boudec, entraîneur au sein du Programme Juniors. Le premier était de prendre le maillot rouge des sprints intermédiaires avec Gabriel [Genter]. Nos rouleurs avaient la mission de l’aider à remporter son sprint en début d’étape et ça a été très bien réalisé. Ils ont contrôlé les premiers kilomètres puis ils ont très bien lancé Gabriel dans un faux-plat montant assez difficile. Il a remporté son sprint de main de maître et a pu prendre le maillot. Le premier objectif était validé ». Quid du second ? « L’autre objectif était la victoire d’étape, et on a quand même raté le coche, expliquait Yann. Une grosse échappée de quinze s’est formée, et on n’était pas représenté. Ce n’était pas une question de physique car l’échappée est partie dans une zone technique qu’on avait signalée aux coureurs. C’est un peu dommage d’avoir manqué ce coup, d’autant qu’il n’y avait pas que des très costauds devant. Ils sont allés au bout, on était assez déçus de la fin d’étape et c’était donc une journée mitigée ».
« On a fini avec le bon état d’esprit », Yann Le Boudec
Sorti en contre dans les cinquante derniers kilomètres, Johan Blanc est en effet resté intercalé pendant une vingtaine de minutes sans jamais pouvoir rejoindre la tête de la course. Théophile Vassal a remporté la mise, et il ne restait donc plus que l’ultime acte vers Yenne ce lundi 14 juillet, avec l’ascension du Col du Mont Tournier (7,8 km à 6,4%) à tout juste vingt bornes du terme. La première partie de course a d’abord été animée par la lutte pour le classement des sprints intermédiaires, qui a évolué dans le mauvais sens pour les jeunes hommes de la Groupama-FDJ. « Les sprints ont été disputés à la régulière et on a été battu par plus fort, tranchait Yann. Gabriel a été bien lancé par ses coéquipiers, mais le champion de Grande-Bretagne Jamie Stewart était très costaud et il l’a battu deux fois. Il n’y a pas trop de regrets à nourrir. Gabriel aura au moins pris de l’expérience à essayer de défendre son maillot, donc ça reste plutôt positif ». Dans le dernier tiers de la course, Johan Blanc a également donné de sa personne pour tirer un résultat de cette semaine. « Il était assez revanchard de la veille, il avait un bon état d’esprit et c’était vraiment positif, soulignait Yann. Il a attaqué à mi-course environ, à la bascule d’une montée de 2e catégorie. Il a pris un peu d’avance, mais Grenke-Auto Eder avait une très grosse équipe, ils ont mis un coureur avec lui, et ça a un peu désorganisé l’échappée ».Le jeune Occitan a ainsi certes pu prendre les devants avec deux autres coureurs, mais sans bénéficier d’une vraie marge de manœuvre. « C’est un peu dommage pour nous car il n’est arrivé qu’avec quarante secondes d’avance au pied du dernier col, ajoutait Yann. C’était trop peu. Avec une minute, ça aurait peut-être pu le faire. Il a quand même essayé de se battre jusqu’au bout, il a même tenté dans la dernière descente, mais il n’a pas été récompensé. C’est le vélo ». Bien présent dans un peloton maillot jaune réduit au sommet du Col du Mont Tournier, Johan Blanc a joué son va-tout à dix bornes de la ligne, mais c’est dans l’exigeante Route de la Rochette, à quatre bornes du terme, que la décision s’est opérée. Neuf coureurs se sont détachés, et Johan Blanc a terminé dans le premier groupe de poursuite, vingt-trois secondes plus tard, en 19e position. « C’est vrai qu’on était arrivé avec de belles ambitions, à la fois pour le général et la victoire d’étape, concluait Yann. Ça n’a pas été facile sur les premières étapes. Quelques coureurs ont souffert de la chaleur, Johan a été victime de cette chute, mais ils ont su se remobiliser et on a fini avec le bon état d’esprit. Il n’y a pas eu les résultats espérés mais on va retenir le positif. On avait cinq Juniors 1 sur les six coureurs, et c’était une première expérience pour eux sur une course aussi longue. Ils reviendront encore meilleurs l’an prochain ».