Le deuxième acte de ce week-end consacré aux sprinteurs emmenait le peloton du Tour de France vers Châteauroux ce dimanche, dans une journée cumulant 174 kilomètres mais aucune difficulté topographique. D’aucuns s’attendaient d’ailleurs à une étape similaire à la veille, sans échappée ou presque. Pourtant, dès le kilomètre 0, deux hommes, dont Mathieu van der Poel en personne, se sont extirpés du peloton, qui a laissé faire. À tel point que le Néerlandais et son coéquipier ont obtenu jusqu’à 5’30 d’avance ; presque une anomalie. Alors, quand la mi-parcours a été atteinte dans une configuration pratiquement inchangée, un sentiment d’urgence s’est peu à peu installé dans le peloton.  « On sait que ce sont deux gros moteurs, et avec le vent de dos toute la journée, il était évidemment plus dur d’aller les chercher, confiait Paul Penhoët. On savait que ça aurait été difficile, et ça a mis du temps à mettre en route. À partir du moment où ça s’est un peu excité avec le vent de côté, on s’est vite rapproché, c’est resté très nerveux, et la journée est passée super vite ». De premiers éventails se sont créés à soixante-dix bornes de l’arrivée, et le paquet s’est dès lors progressivement rapproché du duo. À la suite d’un coup de force à trente kilomètres du but, l’écart est même tombé à trente secondes. « Je pense avoir vraiment bien manœuvré toute la course avec Clément, reprenait Paul. On était toujours bien placés, jamais piégés ».

À vingt kilomètres de la ligne, le peloton a temporisé quelque peu, redonnant espoir aux deux hommes de tête, avant de lâcher les chevaux dans les dix dernières bornes. À cinq kilomètres du but, Mathieu van der Poel comptait encore trente secondes d’avance, mais la bataille de placement en vue du sprint a eu raison de son entreprise, peu après le passage de la flamme rouge. C’est d’ailleurs le train Groupama-FDJ, mené par Cyril Barthe et Clément Russo, qui a opéré la jonction à 700 mètres du but. « J’ai retrouvé Clément avant de rentrer dans la ville, Cyril est arrivé ensuite, et ils ont fait un boulot incroyable », soulignait Paul. « On avait vu qu’il y avait une cuvette dans les 500 derniers mètres, ajoutait Benoît. Pour jouer la gagne, il fallait être devant à ce moment-là On était là où on espérait être, donc bravo à Clément et Cyril pour le travail réalisé ». Après un dernier relais, Clément Russo a déposé son sprinteur à 500 mètres du but, et Paul Penhoët s’est alors efforcé de conclure le travail. « J’étais vraiment bien positionné, puis une vague est remontée sur la droite, et j’ai su qu’il fallait y aller, racontait Paul. J’ai dû arrêter de pédaler un instant pour éviter un mec, ça m’a fait perdre un peu de vitesse et j’ai mis une petite cartouche à ce moment-là ».

Le jeune Tricolore a néanmoins réussi à garder les roues de grands favoris, puis à fournir un ultime effort pour signer une excellente cinquième place. « C’est positif et ça casse la spirale négative récente, avec la chute à Dunkerque et la crevaison hier, soutenait Paul. Ça relance une bonne dynamique, mais il faut vraiment souligner le travail de Cyril et Clément, qui a été vraiment incroyable. C’est le Tour de France, et on ne s’en rend peut-être pas compte à la télévision, mais pour emmener son sprinteur dans le dernier kilomètre comme ils l’ont fait, il faut non seulement énormément d’envie mais aussi une grosse condition. Un grand merci à eux, sans qui rien n’aurait été possible. On espère toujours faire mieux, mais un top 5 sur la plus grande course du monde, ça reste un bon résultat. On montre qu’on est à notre place, il faut vraiment garder le positif, et je sais qu’on peut y arriver dans les prochains sprints ». « On avait mis un beau dispositif en place autour de Paul, un super travail a été réalisé, il a enfin pu sprinter, donc il n’y a aucun regret, complétait Benoît. Ça nous remet dans le match. Après un bon début de Tour, il fallait qu’on se remette en ordre de marche après la chute de Guillaume et la crevaison d’hier. C’est satisfaisant. C’est bien que Paul termine la première semaine de cette manière ».

Une première semaine qui ne s’achèvera réellement que ce lundi 14 juillet avec une dixième étape très accidentée dans le Massif Central. « Il va falloir accrocher les bretelles, assurait Benoît. Ce sera peut-être une des journées les plus compliquées pour les non-grimpeurs. Visma-Lease a Bike risque de durcir et il faut s’attendre à une grosse étape ». « Ça a l’air super dur, avec 4500 mètres de dénivelé, ajoutait Romain Grégoire. Gros chantier en perspective ! On essaiera de se mêler à la bagarre et on verra comment sont les jambes. Si on pouvait parvenir à mettre Guillaume dans l’échappée, ce serait idéal pour nous ».

A lire dans cette catégorie…

0

  • #Tour de France
 - Étape 21
0

  • #Tour de France
 - Étape 20
0

  • #Tour de France
 - Étape 19