La deuxième semaine du Tour d’Espagne s’est achevée ce dimanche par une grosse bataille pour l’échappée, et dans l’échappée. Au départ, Stefan Küng, Clément Braz Afonso et Thibaud Gruel ont d’abord réussi à se joindre à un groupe de tête d’une quarantaine de coureurs. Ils n’ont en revanche pu accrocher les bonnes roues lorsque tout s’est décanté à vingt bornes de la ligne. Neuf hommes ont finalement concouru pour la victoire et Mads Pedersen s’est imposé. Place désormais à une journée de repos pour le moins bienvenue.
Un petit échauffement était certainement de rigueur ce dimanche matin au départ de Vegadeo. Dans une quinzième étape promise aux échappés sur la Vuelta, les seize premiers kilomètres de la journée, en montée, et à près de 5% de pente moyenne, laissaient présager une véritable empoignade. « Il n’y a eu que trois kilomètres tranquilles, puis la course s’est clairement déclenchée, témoignait Frédéric Guesdon. Il fallait être bien vigilant et on a d’abord eu Stefan dans un premier coup. Ça a pas mal bougé dans ce premier col et la différence a eu du mal à se faire. À l’approche du sommet, Clément et Thibaud sont sortis à leur tour, et on s’est retrouvé avec trois coureurs dans un deuxième groupe. La jonction s’est faite après environ trente kilomètres et on en avait donc trois devant. C’était idéal ! » Parmi les formations les mieux représentées, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a toutefois laissé la responsabilité à d’autres dans une échappée comptant pas moins d’une quarantaine d’unités. Cela était d’autant plus le cas lorsque Jay Vine et Louis Vervaeke se sont détachés après la deuxième difficulté du jour, située à 110 bornes de la ligne.
« Il faudra bien cibler les étapes », Frédéric Guesdon
« Lidl-Trek et Movistar ont roulé car les deux ont fait un numéro et il fallait les prendre au sérieux, confiait Frédéric. C’est un petit peloton qui a chassé derrière l’échappée pour que ça arrive au sprint, ou du moins pour que ça se regroupe. Ça a roulé costaud et on savait que ça allait se faire sur le physique dans le final ». Alors que le peloton s’est complètement désintéressé de l’échappée, celle-ci a donc implosé à moins de trente bornes de la ligne, dans les derniers reliefs – non-répertoriés – de la journée. « Vu comment ça a castagné au départ, il n’y a pas de hasard : les quarante-cinq coureurs devant marchaient, disait Frédéric. Quand on est arrivé dans la dernière bosse, si tu avais la patte, tu pouvais accompagner. Sinon, tu te retrouvais à contre-temps ». Alors, quand Santiago Buitrago, Egan Bernal et Mads Pedersen ont relancé, les coureurs de la Groupama-FDJ n’ont pu suivre le mouvement. « Il n’y a pas de regrets car ça s’est fait physiquement », soufflait Frédéric. « Cette étape était un objectif pour moi, j’ai fait tout ce que je voulais, mais sur la fin, ma jambe gauche était tétanisée, regrettait néanmoins Thibaud. J’avais l’impression de pédaler avec une jambe et demie. Quand ça a attaqué, je n’étais donc plus là. Je suis déçu ».
En tête, neuf coureurs ont concouru pour la victoire, raflée par Mads Pedersen. Stefan Küng et Clément Braz Afonso ont terminé dans un conséquent groupe de chasse à vingt-trois secondes. Le peloton a lui terminé environ treize minutes plus tard alors que la seconde journée de repos se présente. « Les mecs ont fait une bonne deuxième semaine, qui était mine de rien difficile, rappelait Frédéric. On a été acteurs et la troisième place de Brieuc est évidemment le gros point positif. On était sur des terrains pas simples et il ne faut pas oublier qu’on a trois coureurs qui font leur premier Grand Tour et qu’on n’a plus Guillaume, qui était une pièce maîtresse pour ces étapes de montagne. Il a été cité dans l’échappée aujourd’hui. C’est sympa, Radio Tour ne l’oublie pas non plus (sourires). En tout cas, la journée de repos arrive au bon moment. On va étudier les possibilités dans la dernière semaine mais il faudra bien cibler les étapes ».