Il semblait parti pour refaire le coup de 2023, mais pour quelques hectomètres, Valentin Madouas n’a cette fois-ci pu aller au bout de son entreprise sur la Bretagne Classic. À l’offensive à quinze bornes de la ligne, le Breton a passé quelques minutes seul en tête avant d’être rejoint par trois coureurs, avec qui il a résisté au peloton jusqu’à la flamme rouge. C’est donc bien un sprint semi-massif qui a conclu la journée à Plouay ce dimanche, et Romain Grégoire (19e) ainsi que Paul Penhoët (23e) n’ont pu se frayer un chemin vers les premières positions.
Avec plus de 260 bornes au menu, fictif non compris, c’est une longue journée qui se profilait pour le peloton sur la Bretagne Classic ce dimanche. Dès le départ, Lewis Askey a pourtant pris les devants dans une échappée de cinq coureurs. « C’était un peu l’objectif, même si on espérait un groupe plus conséquent, expliquait Benoît Vaugrenard. Il y avait une partie difficile de soixante bornes à la mi-course et on ne sait jamais ce qu’il peut se produire ». Lewis Askey et ses compères de fuite ont compté jusqu’à quatre minutes d’avance sur le paquet, qui s’est vivement rapproché dans ce fameux enchaînement de côtes, à un peu plus de cent bornes du terme. La météo s’est également gâtée momentanément, l’échappée a été revue assez rapidement, puis quelques sérieuses offensives ont animé la course pendant une dizaine de minutes. Aucune échappée n’a accouché de ces mouvements, à l’exception de celle, en solitaire, de Kasper Asgreen. « Je m’attendais à ce que ce soit plus dur, disait Valentin Madouas. Ça n’a vraiment pas roulé pendant quasi toute la course ». « Ils avaient durci la course sur le papier, mais comme toujours, ce sont les coureurs qui font la course, disait Benoît. De plus, le vent était défavorable pour rentrer sur le circuit, ça a freiné la course et il y avait encore beaucoup de monde ». Asgreen a lui mené les débats pendant un moment, avant que la tension ne grimpe dans le peloton dans la dernière heure de course.
« Il a manqué de la réussite », Valentin Madouas
C’est ensuite une vraie guerre de placement qui s’est installée avant la première véritable côte du final, celle de Marta, à 28 bornes du but. Comme prévu, les attaques ont fusé, et Romain Grégoire a suivi les premières escarmouches. « On avait Romain et Valentin pour bouger dans le final, et Paul dans l’éventualité d’un sprint », disait Benoît. « Dans le final je voulais attendre un peu, reprenait Valentin. Je savais que ça allait monter vite dans la côte de Marta, mais je suis resté plutôt calme car ça allait forcément rentrer. Il fallait alors sortir au bon moment et c’est, je pense, ce que j’ai fait ». Après avoir suivi un mouvement à vingt bornes du but, le Breton a profité d’une légère temporisation dans un petit groupe de tête, où figurait également Romain Grégoire, pour se faire la malle, seul. Le coureur de la Groupama-FDJ s’est forgé une avance de dix secondes, qu’il conservait au passage sur la ligne d’arrivée à douze bornes du but. Trois kilomètres plus loin, il était rejoint par Maxim Van Gils, Brandon McNulty et Louis Barré. « J’y ai cru car j’ai d’abord gardé le peloton à distance et j’étais en gestion, disait Valentin. Quand les trois sont rentrés, ça a été un petit coup dur, mais j’ai essayé de jouer un peu avec eux. J’avais déjà fait un gros effort tout seul, donc je ne passais pas trop ».
Au pied de l’ultime côte, celle Lezot, à cinq kilomètres de la ligne, le chronomètre affichait près de trente secondes sur un peloton qui avait tardé à s’organiser. Il s’est en revanche dangereusement rapproché dans ces ultimes pentes. « Au sommet, j’y croyais encore, disait Valentin. J’avais vu qu’ils étaient loin, même si on sait que dans ce final, ça peut revenir très vite quand il y a vent de face ». « Valentin est sorti au bon moment et il était avec de bons clients, insistait Benoît. Malheureusement le vent de face l’a beaucoup pénalisé ». Après s’être attaqués dans les derniers reliefs, les quatre hommes de tête se sont retrouvés à trois bornes du but et comptaient encore dix secondes de marge sur le peloton un kilomètre plus tard. Une phase d’observation s’est en revanche mise en place, permettant au peloton de revenir sur leurs talons au passage de la flamme rouge. « Quand tu te fais reprendre dans le dernier kilomètre, c’est évidemment une déception, mais ça fait partie du jeu, soufflait Valentin. Je pense avoir bien couru, mais il a manqué de la réussite aujourd’hui. Comme depuis le début de saison avec l’équipe, il manque le petit quelque chose ».
C’est donc un sprint d’environ soixante-dix hommes qui a conclu la journée, et dans lequel Romain Grégoire et Paul Penhoët n’ont pu réellement s’exprimer. « Paul était un peu loin dans le sprint et a été enfermé, ponctuait Benoît. C’est dommage car on méritait mieux. On est mal payé en termes de résultats compte tenu de notre course ».