Premier Grand Tour, première échappée… et premier top 10 pour Brieuc Rolland ! Dans une septième étape du Tour d’Espagne très accidentée ce vendredi, garnie de trois difficultés en plus d’une arrivée au sommet, le jeune Breton est d’abord parvenu à se faire une place à l’avant, après une bagarre coriace en début de course. Quelques heures plus tard, le groupe de tête a eu l’occasion de jouer la victoire d’étape, et le pensionnaire de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ s’est arraché pour obtenir la huitième place du jour, soit son premier résultat probant dans un Grand Tour.
Inspirés par le succès de Jay Vine en Andorre la veille, de nombreux coureurs sont repartis de la principauté avec une seule idée en tête ce vendredi : se faire la malle. À Cerler, après 188 kilomètres, 4200 mètres de dénivelé positif et une ultime ascension de douze kilomètres à 6% de moyenne, l’échappée avait encore toutes ses chances. Et si quatre hommes ont profité d’un faux-plat descendant au départ d’Andorre-la-Vieille pour s’extirper, c’est dans la longue et irrégulière montée du Port de Cantó (25 km à 4,4%) que la véritable lutte a eu lieu. Juan Ayuso a profité des premiers kilomètres d’ascension, les plus durs, pour se détacher. Quelques contres se sont manifestés, dont celui de Brieuc Rolland, mais le peloton a maintenu une allure très soutenue derrière le grimpeur espagnol. « Ça a vraiment été très très dur dans la première ascension, témoignait Brieuc. Beaucoup de monde voulait être dans l’échappée, ça a roulé vraiment fort. Après la première partie difficile, on ne devait être qu’une trentaine. Je voulais vraiment être devant, c’était l’objectif du jour. Donc quand un groupe est ressorti à l’approche du sommet, je me suis dit que ma première arrivée était en haut ». Le jeune Breton a ainsi flairé le bon coup, puisqu’en prenant place dans un contre d’une dizaine d’hommes derrière Ayuso, il a été en mesure de faire la jonction dans la descente, quand d’autres poursuivants retardataires étaient eux revus par le peloton.
« Je suis à ma place », Brieuc Rolland
À l’avant, une échappée de douze coureurs a donc pu prendre le large avec, en compagnie de Brieuc Rolland, des coureurs tels que Mads Pedersen, Jay Vine, Damien Howson, Harold Tejada ou encore Marco Frigo. Tout ce petit monde s’est dès lors « bien entendu », des mots du jeune Breton. L’écart a été stabilisé autour de quatre minutes toute la journée, alors que l’échappée affrontait deux nouvelles ascensions de deuxième catégorie, à environ 80 et 40 kilomètres de l’arrivée. C’est donc roue dans roue que les hommes de tête ont finalement abordé la montée finale vers Cerler, avec un avantage suffisant pour se disputer la victoire. Juan Ayuso a très vite déclenché les hostilités, mais a dû s’y reprendre à deux fois pour s’envoler vers la victoire. « C’était sauve-qui-peut dans la dernière bosse, racontait Brieuc. J’étais à fond assez rapidement ». D’abord présent dans un groupe de poursuite à un troisième échelon, Brieuc Rolland a légèrement été distancé à l’approche du sommet, s’assurant néanmoins une place dans le top-10. « Je n’ai pas de regrets, disait-il. J’ai fait la meilleure montée possible. Je suis à ma place ». « Brieuc a fait une super étape, soulignait Frédéric Guesdon. Il court juste, et il s’est bien accroché dans le dernier col. Le peloton n’a pas fini loin derrière, mais on retiendra qu’il a fait huitième ! »
David Gaudu n’a lui pu accompagner les favoris ce vendredi, et a rejoint l’arrivée une douzaine de minutes plus tard. « Il était en panne de sensations et il n’a pas forcé, ajoutait Frédéric. Il reste deux semaines pour faire de belles choses ».