La dernière étape du Renewi Tour a offert du spectacle ce dimanche tout autour de Louvain. Pour autant, aucun des mouvements intervenus dans la dernière heure de course n’a été couronné de succès. Lui-même à l’offensive à dix kilomètres de la ligne, l’ancien champion de France Valentin Madouas a momentanément pu mener les débats mais n’a pu résister au retour du peloton. Encore présent dans le final, Paul Penhoët a alors joué sa carte dans le sprint, achevé à la huitième place. Valentin Madouas a lui perdu une position au général et termine aux portes du top 10 (11e).
Bien que les 1500 mètres de dénivelé positif recensés sur le dernier acte du Renewi Tour n’étaient pas des plus impressionnants, la répétition d’une trentaine de côtes autour de Louvain pouvait bel et bien offrir de l’action ce dimanche. Cela s’est confirmé dès le départ, puisque l’échappée a d’abord été ardemment disputée. Lewis Askey a un temps pu se glisser à l’avant, mais c’est finalement un quatuor qui est parvenu à se dégager après une trentaine de bornes. Le peloton lui a accordé près de trois minutes d’avance, mais il s’est aussi très vite rapproché, et s’est extrêmement étiré, peu après l’entrée dans les quatre-vingts derniers kilomètres. Les hostilités ont finalement débuté une demi-heure plus tard dans l’une des bosses, courtes mais explosives, du circuit final. Quelques favoris se sont détachés, et Valentin Madouas est une première fois sorti de sa réserve pour colmater la brèche. Les mouvements se sont enchaînés, sans grande réussite, jusqu’à l’approche du « green kilometre » à environ vingt-cinq bornes du terme. Le Breton n’a pu prendre part à cette bagarre, qui a profité à certains de ses concurrents au classement général. Peu après l’entame du dernier tour, un groupe menaçant incluant Mathieu van der Poel, Tim Wellens ou encore Alberto Bettiol a été revu, et l’Équipe cycliste Groupama-FDJ s’est alors mise en place autour de Valentin Madouas.
« On est un peu frustrés », Thierry Bricaud
« On a abordé cette dernière étape motivés, avec l’idée d’être opportunistes avec Valentin car on savait que ça allait être décousu sur le final, expliquait Thierry Bricaud. Le but était d’intégrer un petit groupe pour aller chercher l’étape et faire un beau général. C’est ce que Valentin a essayé de faire. Il y a eu un bel engagement de la part des mecs ». Lancé par Lewis Askey et Clément Russo dans la montée de Keizersberg, à dix bornes de la ligne, l’ancien champion de France a joué son va-tout et s’est légèrement détaché de la meute avec trois autres coureurs. L’entreprise n’a toutefois pas duré. « Le parcours était dur, punchy, mais en même temps pas assez dur, expliquait Thierry. L’étape a été intense, c’est certain, mais il restait toujours des équipiers pour rouler ». Repris, Valentin Madouas a retenté sa chance en poursuite dans l’avant-dernière bosse de la journée, mais tous les attaquants ont finalement été repris à l’issue de l’ultime bosse du parcours, à environ quatre kilomètres de l’arrivée. « On savait aussi qu’il y avait une possibilité de sprint en petit comité, auquel cas Paul pouvait être de la partie », indiquait Thierry. Et le jeune Francilien était bel et bien présent à l’avant dans ces derniers kilomètres, au point même d’accompagner, au forceps, une offensive du champion de Belgique Tim Wellens.
Un regroupement s’est opéré dans la foulée, mais Clément Russo a maintenu son sprinteur dans les premières positions à l’approche de la flamme rouge. Dries De Bondt a anticipé le sprint massif, et le poisson-pilote de la Groupama-FDJ a tenu la barre jusqu’à 300 mètres de la ligne, avant que l’emballage ne se déclenche vraiment. Situé dans la roue de Mathieu van der Poel à cet instant, Paul Penhoët n’a pu rivaliser pour la victoire et s’est octroyé la huitième place. « Paul a été un poil généreux dans le final, mais on ne peut pas trop lui en vouloir, c’est signe d’envie, indiquait Thierry. Il avait eu une mauvaise expérience il y a quatre ans lors des Mondiaux Espoirs avec un scénario un peu similaire, et il n’avait pas osé suivre. Ça lui servira pour la suite ». Valentin Madouas a pour sa part dû abandonner sa place dans le top-10 du général ce dimanche, terminant à la onzième position de ce Renewi Tour 2025. « De manière générale, on est un peu frustrés car on était un peu à contre-temps sur la troisième étape à Grammont, on aurait pu faire beaucoup mieux, et on a perdu l’occasion de faire deux beaux sprints avec Paul les deux premiers jours, concluait Thierry. Paul a tout de même eu l’opportunité de réaliser un joli sprint hier. Au général, ça se joue à quelques secondes pour le top 10, mais c’est la course. On a peut-être été trop sur la retenue lors des premiers jours, mais aujourd’hui comme hier on a vu beaucoup d’engagement et les gars n’ont rien lâché ».