À certains égards, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a revécu le scénario de première étape du Renewi Tour, ce jeudi, à l’occasion du deuxième acte. D’abord piégée par un coup de bordure à soixante kilomètres du terme, avant de rectifier le tir, la formation tricolore n’a ensuite pu participer au sprint massif, Paul Penhoët se retrouvant coincé comme la veille. En revanche, Valentin Madouas a pu grappiller deux secondes de bonifications lors du « green kilometre », avant une étape décisive demain autour du Mur de Grammont.
Deuxième jour de course sur le Renewi Tour, mais toujours pas l’ombre d’un relief au programme des coureurs, qui entraient en territoire belge ce jeudi. En revanche, entre Blankenberge et Ardooie, la composante météorologique s’annonçait prépondérante sur les 172 kilomètres. « Une première petite échappée s’est dessinée, mais elle a été relativement insignifiante dans la mesure où ça a tout de suite roulé vite dans le peloton, exposait Thierry Bricaud. Il y avait beaucoup de vent, tout le monde était aux aguets, tout le monde savait que ça allait bordurer, et c’est ce qu’il s’est passé. Ça a été tendu pendant toute la partie en ligne, soit pendant presque cent kilomètres. On a réussi à la franchir sans vraies conséquences, puis on a entamé le circuit final. Le peloton est resté plutôt groupé pendant quasiment deux tours, puis on s’est fait piéger sur un coup de bordures ». À soixante kilomètres du terme, une grappe d’environ quarante coureurs a pu se détacher, et l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a donc été contrainte de se mettre à la planche. « Il n’y avait plus de questions à se poser, ajoutait Thierry. Il y avait le feu. Si on voulait rester en lice pour le général et proposer un sprint à Paul, il fallait que ça rentre, donc on a mis un peu tout le monde à l’ouvrage ».
« Les gars se sont perdus », Thierry Bricaud
Une lutte à distance s’est installée entre les deux groupes, l’écart a atteint un maximum de quarante secondes, et s’est stabilisé dans ces hauteurs pendant près de vingt kilomètres. Néanmoins, la chasse constante et organisée du peloton a pu mener à un regroupement général à trente-cinq bornes du terme. La tension n’a pas fléchi pour autant, de nouvelles tentatives de bordures ont été orchestrées, et Lewis Askey ainsi que Clément Russo ont pu accompagner l’une d’entre elles à un peu plus de vingt bornes du but. Tout est cependant rentré dans l’ordre avant le fameux “green kilometre” et ses trois sprints bonifications. « Les gars se sont bien remobilisés, et Valentin a pu aller chercher deux secondes, précisait Thierry. Ça le replace pour le général, ce qui est très bien dans l’optique de demain ». D’ultimes mouvements ont été initiés dans les quinze derniers kilomètres, mais c’est bien un peloton compact qui s’en est allé affronter un deuxième sprint massif en deux jours. « Malheureusement, les gars se sont perdus dans les deux derniers kilomètres, tranchait Thierry. Paul était dans la roue de Clément, comme prévu, mais ça a énormément frotté, ils ont été séparés, et à partir de là c’était mort ».
Bloqué dans la « masse » et dans l’impossibilité de sprinter, le jeune Tricolore a dû se contenter de la dix-septième place. Valentin Madouas apparaît lui au onzième rang du général avant une étape typée « flandrienne » demain, autour du Mur de Grammont. « Le général va commencer à se décanter, assurait Thierry. Valentin et Lewis devraient avoir leur mot à dire sur un terrain qui peut leur convenir, puis la course fera le reste ».