Euphorique mercredi à l’occasion de l’étape d’ouverture, conclue par un doublé et la victoire de Tom Donnenwirth, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a connu des sentiments diamétralement opposés ce jeudi lors de la deuxième étape du Tour de l’Ain vers Lélex Monts-Jura. Tandis que le maillot jaune a chuté de bonne heure et n’a pu pleinement défendre ses chances, David Gaudu a connu une « journée sans » et les hommes d’Yvon Caër n’ont donc pu peser dans cette étape décisive pour le classement général. Reste désormais un jour de course, à travers le Grand Colombier demain.
Du haut de ses 3400 mètres de dénivelé, la deuxième étape du Tour de l’Ain annonçait la première véritable bataille pour le classement général ce jeudi. Les ascensions de la côte de Giron (8km à 6%) et du Col de Menthières (9km à 6,3%) dans les soixante derniers kilomètres, avant une longue portion ascendante en direction de Lélex Monts-Jura, devaient permettre aux meilleurs grimpeurs de s’expliquer. Parti avec le maillot jaune sur ses épaules, à la suite de sa première victoire chez les pros la veille, Tom Donnenwirth avait l’espoir de s’accrocher le plus longtemps possible. Malheureusement, ce désir a rapidement pris du plomb dans l’aile, puisque le coureur béarnais a été victime d’une chute après une petite vingtaine de kilomètres seulement. « Les principales conséquences ont été un gros hématome au niveau de la fesse et une plaie assez importante à la paume de la main, qui l’a handicapé pour tenir son guidon, expliquait Yvon Caër. On savait que ça allait être compliqué ». S’il a bien repris sa place dans le paquet, groupé derrière une échappée de cinq hommes, Tom Donnenwirth n’a toutefois pu résister bien longtemps lorsque le tempo s’est durci à une cinquantaine de kilomètres de la ligne, dans la côte de Giron.
« Il ne faut pas capituler », Yvon Caër
Deux kilomètres plus loin, David Gaudu a connu le même sort alors que la sélection commençait seulement à s’opérer. « On a rapidement vu que David n’était pas bien, confiait Yvon. Dès que c’était difficile, il était assez rapidement en difficulté. Il avait déjà eu une alerte au km 70. Il était revenu, mais au tiers de la montée de Giron, il a sauté. Il n’y a pas d’explication claire pour l’heure, c’est un vrai jour sans. On a alors perdu un peu le fil de la journée vis-à-vis de nos ambitions pour le général car c’étaient les deux coureurs les plus armés ». Au sein d’un peloton réduit de moitié, Lorenzo Germani, Clément Braz Afonso et Brieuc Rolland ont quant à eux pu franchir l’avant-dernière difficulté de la journée, avant d’attaquer le col de Menthières. « On a vite basculé sur Brieuc, disait Yvon. Il a bien passé Giron, il était plutôt bien dans Menthières aussi, et il a basculé à une minute du groupe de sept qui s’est joué la troisième place. Malheureusement, en bas de la descente, il était à l’arrêt complet car transit de crampes ». Tandis qu’un duo composé de Nicolas Prodhomme et Cian Uijtdebroeks s’est joué la victoire après avoir fait une nette différence sur la concurrence, le jeune Tricolore n’a pu assurer sa place dans le troisième échelon de la course.
Lorenzo Germani a été le premier coureur du groupe à rejoindre la ligne, en 23e position, à plus de quatre minutes du vainqueur. « Hier tout était vert, aujourd’hui tout est rouge, tranchait Yvon. C’est la loi du sport de haut niveau. C’est une journée à oublier, mais il ne faut pas capituler. Il faut espérer que l’on puisse retrouver des ressources demain pour pouvoir jouer au mieux la victoire d’étape. Il y a certes le Grand Colombier, mais il restera quarante kilomètres derrière pour éventuellement revenir ». Par ailleurs, en proie à des soucis respiratoires, Rémy Rochas a quant à lui été contraint à l’abandon ce jeudi.