De justesse, les sprinteurs ont cette fois-ci eu gain de cause. Au terme de la troisième étape du Tour de Wallonie, Davide Donati a remporté l’emballage final à Antoing ce lundi, malgré l’échappée dangereuse de douze coureurs dans les vingt derniers kilomètres. Absente de ce mouvement, en raison notamment de la crevaison de Kevin Geniets, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ est néanmoins parvenue à repartir avec un nouveau top 10, grâce à la huitième place au sprint de Lewis Bower. Eddy Le Huitouze a pour sa part passé une bonne partie de la journée à l’avant. Changement de terrain de jeu demain, avec un mini Liège-Bastogne-Liège.
À peine 800 mètres de dénivelé figuraient sur la route des coureurs ce lundi sur le Tour de Wallonie, dans un troisième round affichant 165 kilomètres et une seule difficulté répertoriée. « Avant les deux prochains jours assez durs, c’était une bonne occasion de se faire plaisir à l’avant pour un gars comme Eddy, confiait Frédéric Guesdon. Il y est allé dès le départ et ils sont partis à trois après cinq bornes. On espérait un groupe un petit peu plus conséquent. Deux coureurs sont sortis en contre mais ils ne les ont pas attendu car l’un d’eux pointait à onze secondes au général. C’est un peu dommage car, de toute façon, parmi le trio de tête, un coureur était pointé à une minute, donc on savait que ça allait rouler derrière. L’écart maximal a été de 4’30 puis Israel-Premier Tech et Cofidis ont roulé, et c’est logiquement devenu un peu plus compliqué ». En compagnie de Rasmus Bøgh Wallin et Henri-François Renard-Haquin, Eddy Le Huitouze a mené les débats pendant la plupart de l’étape, mais a vu sa marge réduite à 1’30 à cinquante bornes de la ligne. L’aventure est finalement arrivée à son terme juste après l’entame du dernier tour de circuit autour d’Antoing, à 21 kilomètres du but. « À trois ce n’était pas suffisant, mais il a quand même fait une belle étape, soulignait Frédéric. On a voulu jouer sur deux tableaux, et même si on savait que ça allait être compliqué, on s’est donné toutes les chances en essayant ».
« On s’en sort bien », Frédéric Guesdon
Une autre course s’est dès lors mise en place et la bataille de position a fait rage avant le dernier passage par la côte du château d’Antoing (300m à 5%), au revêtement pavé. « On s’attendait à ce que ça démarre dans la bosse car il y avait une bonification en haut et on avait décidé de la faire avec Kevin en vue du général, indiquait Frédéric. On savait qu’il serait à l’aise dans une telle montée, et on se préparait à le placer en vue du sprint ». Le sort a toutefois rattrapé le Luxembourgeois au même instant. « Il a subi une crevaison à vingt bornes de l’arrivée, juste avant le mont pavé, et il s’est retrouvé relégué assez loin », précisait Frédéric Guesdon. Pendant ce temps, un groupe d’une dizaine de costauds se dégageait à la faveur de cette butte. « Je pense franchement que s’il n’avait pas crevé, il aurait été avec les douze, assurait Frédéric. Les vingt derniers kilomètres ont été très stressants car Kevin devait rentrer alors qu’il y avait des cassures et quelques chutes ». À un peu plus de dix kilomètres de la ligne, le coureur de la Groupama-FDJ a pu réintégrer le gros du peloton, toutefois relégué à quinze secondes par le groupe de tête incluant notamment Mathias Vacek, Corbin Strong, Luca Mozzato ou encore Timo Kielich. « Je pensais que ce groupe allait aller au bout car je voyais le peloton plafonner, ajoutait Frédéric. Finalement, ils se sont attaqués devant, deux coureurs sont sortis un peu avant la flamme rouge et ça signé la mort de l’échappée. J’ai pensé qu’on n’arriverait pas pour la gagne, et subitement, si ! »Si le duo de tête a été repris dans la dernière ligne droite, c’est en revanche un emballage très brouillon qui a sacré le vainqueur Davide Donati. « Compte tenu de la configuration des kilomètres précédant le sprint, Lewis a dû se débrouiller tout seul, commentait Frédéric. On avait prévu de l’aider le plus loin possible, mais avec l’incident de Kevin, qui devait être son dernier relayeur, ça a désorganisé tout ce qu’on avait prévu. Dans ces circonstances, on s’en sort plutôt bien avec la huitième place de Lewis » Après sa septième position de la veille, le jeune Néo-Zélandais enchaîne donc un deuxième top 10 en deux jours, mais il devrait laisser sa place à ses coéquipiers grimpeurs mardi vers Seraing. « Ce sera une grosse bagarre, prédisait Frédéric. Ça va être tellement dur que les costauds se distingueront très vite ». Parmi les 2500 mètres de dénivelé au menu, le peloton empruntera quelques reliefs bien connus de Liège-Bastogne-Liège, tels le Col du Rosier, la côte de la Redoute ou encore la côte de la Roche aux Faucons.