Comme attendu, la deuxième semaine du Tour de France s’est ce dimanche conclue par la victoire de l’échappée à Carcassonne. Comme attendu, la bataille pour prendre les devants dans cette quinzième étape a été endiablée. Au bout du compte, Valentin Madouas et Guillaume Martin-Guyonnet sont parvenus à s’extirper du peloton à la mi-course, mais le duo de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ n’a pu véritablement se joindre à la lutte pour la victoire d’étape, raflée par Tim Wellens en solitaire. Le Breton a signé la dixième place, le Normand la vingtième, consolidant ainsi son treizième rang au général. Place au repos.
Depuis le Grand Départ de Lille, de nombreux coureurs et équipes avaient coché le quinzième acte du Tour de France. De Muret à Carcassonne, les 170 kilomètres bosselés se prêtaient en effet parfaitement à la victoire d’une échappée. Dans un sourire Romain Grégoire annonçait même ce dimanche matin que « 150 coureurs » voulaient être devant. La bagarre s’annonçait âpre, et un premier tournant est intervenu au bout de vingt kilomètres lorsqu’une chute a coupé le peloton en deux. « Pogacar était devant, donc ça a roulé à fond derrière, et avec le vent de côté, ça a vraiment durci la course », témoignait Valentin Madouas. Au sein du premier peloton, Lewis Askey et Romain Grégoire ont tenté d’accompagner les attaques, mais c’est finalement Clément Russo qui s’est retrouvé dans une première échappée d’une douzaine d’hommes. Après une quarantaine de kilomètres, le peloton s’est à peu près reconstitué, mais la pression a été maintenue par certaines formations non-représentées en tête de course. La chasse s’est poursuivie jusqu’à la première montée répertoriée du jour, à 95 bornes du but, puis dans la côte de Sorèze (6km à 5,5%), dans la foulée. « Tout s’est presque regroupé et ça s’est fait vraiment au mental, continuait Valentin. Tous les collectifs ont essayé de mettre quelqu’un devant. Il fallait s’accrocher ».
« On est tombé sur plus fort », Benoît Vaugrenard
Avec son leader Guillaume Martin-Guyonnet, le Brestois a profité du rapproché du peloton pour se porter en contre-attaque tandis que Clément Russo avait lui été revu. « Dans une bonne journée, Romain aurait été devant avec eux, mais je pense qu’il n’avait pas de jambes extraordinaires », confiait Benoît Vaugrenard. Aussi, plusieurs coureurs ont immédiatement relancé au premier échelon pour ne pas permettre aux poursuivants de recoller, et huit coureurs ont donc ouvert la route en direction de la dernière difficulté du jour, avec une quarantaine de secondes sur les poursuivants, parmi lesquels les deux hommes de la Groupama-FDJ. Valentin Madouas a tenté de s’extraire du groupe de chasse dans les contreforts du Pas du Sant (3 km à 10%), mais de nouvelles attaques en tête ne lui ont pas permis de faire la jonction. Au sommet de cette difficulté, à environ cinquante kilomètres du terme, Valentin Madouas a retrouvé son coéquipier dans un groupe plus conséquent, mais Tim Wellens s’était déjà envolé vers la victoire, environ deux minutes devant. « Il n’y a pas de gros regrets, confiait Valentin. Après les grosses journées pyrénéennes, je pense avoir manqué un peu d’énergie, et j’étais un peu malade. On savait que ça allait être une journée très difficile, et on a vraiment vécu une étape dantesque ».Dans les tous derniers instants, le second groupe de poursuite a tout de même pu rattraper la quasi-intégralité du premier, permettant au Breton de se mêler au sprint pour la troisième place. Il s’est finalement adjugé la dixième position de l’étape, à 1’36 du vainqueur, tandis que Guillaume Martin-Guyonnet a obtenu la vingtième. « Ce genre d’étape est parfois plus dur qu’une étape de montagne, et on est tombé sur plus fort que nous, tranchait Benoît. Le repos va faire du bien à tout le monde car ils sont extrêmement fatigués ». Le leader normand a par ailleurs consolidé sa treizième place au général avant la deuxième journée de repos prévue ce lundi. « Je pense que Guillaume va monter en pression, concluait Valentin. La troisième semaine c’est sa semaine. On va essayer de l’accompagner, faire des échappées, se faire plaisir à l’avant, et pourquoi pas viser la victoire avec l’équipe à Pontarlier. Je n’oublie pas le sprint à Valence pour Paul, qui marche très fort. On a un beau collectif qui va pouvoir se faire plaisir sur cette fin de Tour de France ».