Avec près de 5000 mètres de dénivelé à avaler, la sortie des Pyrénées ne s’annonçait pas des plus agréables pour le peloton du Tour ce samedi. Les cols du Tourmalet, d’Aspin, de Peyresourde et de Superbagnères étaient à franchir coup sur coup dans les cent derniers kilomètres, après quatre-vingts premières bornes relativement plates et rectilignes. Un terrain dénué de difficultés, qui n’a de fait pas facilité la formation de l’échappée. L’Équipe cycliste Groupama-FDJ s’est volontiers jointe à la bataille en début de course, Quentin Pacher s’est même extrait après environ soixante kilomètres au sein d’un trio, mais l’approche du sprint intermédiaire n’a pas permis à l’Occitan de se faire la malle. C’est donc peu après, sur les premières pentes du Tourmalet, que l’échappée a pu se constituer, grappes par grappes. « On craignait que ça ne parte pas avant le Tourmalet, confiait Stéphane Goubert. Les garçons ont tout fait pour que ça parte avant, et si Guillaume avait pu prendre deux minutes, cela aurait permis de gérer l’étape autrement. J’ai vu un bon collectif, ils ont essayé au moment où il fallait. Guillaume a peut-être laissé un peu d’énergie dans cette entreprise, mais on se devait d’essayer ». En revanche, le Normand n’a pu accompagner les différents mouvements dans le plus illustre des cols pyrénéens. « On savait que les meilleurs grimpeurs d’une échappée pouvaient se disputer la victoire aujourd’hui, mais si Guillaume n’y est pas allé, c’est qu’il ne se sentait pas au top, donc il a préféré gérer », ajoutait Stéphane.

Une petite vingtaine de coureurs s’est alors détachée, et le peloton s’est aussi très vite résumé à une quarantaine de coureurs, tandis que Remco Evenepoel abandonnait. Dans le groupe des favoris, Guillaume Martin-Guyonnet a pu franchir le Tourmalet avec Romain Grégoire, avant que Valentin Madouas ne les rejoigne pour passer l’Aspin. Dans Peyresourde, le tempo soutenu a réduit le groupe maillot jaune à une vingtaine d’unités, dont le leader de la Groupama-FDJ, qui a donc tenu bon jusqu’au pied de la montée finale de Superbagnères. En revanche, le grimpeur tricolore a été contraint de prendre son propre rythme dès l’entame de la dernière difficulté. « Je ne suis vraiment pas dans l’allure sur ce Tour, soufflait Guillaume. J’ai vraiment subi aujourd’hui. Je n’ai pas grand-chose à dire sur le rythme ou la météo, c’est avant tout moi qui ne suis pas au niveau ». Malgré tout combatif, le Normand s’est accroché jusqu’au sommet pour garder l’objectif du classement général en vie. Vingt-troisième du jour, à 8’44 du vainqueur échappé Thymen Arensman, Guillaume Martin-Guyonnet a d’ailleurs gratté une place au général pour désormais siéger en 13e position. « On espère tous les jours que les jambes soient meilleures, complétait Stéphane. Il est clair que ce n’est pas son niveau, on en est tous conscients. Il ne faut pas lâcher l’affaire, et c’est la grande qualité de Guillaume : il ne lâche pas l’affaire ».

À la veille de la journée de repos, la quinzième étape devrait offrir un peu de répit aux coureurs du classement général, mais elle constituera une véritable opportunité pour les baroudeurs. « C’est un gros objectif pour nous, mais comme pour beaucoup d’équipes, concluait Stéphane. Sur le Tour, ce sont souvent les plus frais ou les meilleurs qui gagnent. On verra demain comment sont les jambes. Si les gars démontrent la même implication qu’aujourd’hui mais que l’on tombe sur plus fort, il faudra l’accepter, mais on partira conquérants ! »

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