À la veille de l’arrivée finale du Tour du Limousin, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a crânement tenté de bouleverser le classement général de l’épreuve ce jeudi. Thibaut Pinot et ses acolytes ont en effet lancé les hostilités dès le premier tiers de la troisième étape, ont ensuite déclenché plusieurs offensives, mais tout cela ne s’est pas avéré payant. À l’arrivée, un homme échappé est parvenu à l’emporter tandis que Sébastien Reichenbach s’est hissé au cinquième rang du général. Demain à Limoges, le Suisse et ses coéquipiers lâcheront leurs dernières cartouches pour tenter de décrocher une victoire d’étape. 

« On était victimes d’un marquage très serré », Yvon Madiot

Si les parcours du Tour du Limousin ne sont jamais plats, ils ne présentent aussi que très rarement de véritables ascensions. Aujourd’hui faisait exception puisqu’au bout de cinquante kilomètres dans cette troisième étape, les coureurs s’en allaient emprunter la montée du Suc au May (3,8 km à 7,4%), franchie lors du Tour de France 2020. Dès lors, la tactique de la Groupama-FDJ, en embuscade au classement général ce jeudi matin, était claire. « On avait dit qu’on tenterait le tout pour le tout dans cette bosse, qui était la plus dure », exposait Yvon Madiot. Aucune échappée ne s’était encore dégagée, alors la stratégie a été respectée. « Les gars ont attaqué, et il n’a pas manqué grand-chose pour qu’on file à une petite dizaine, poursuivait Yvon. Ils n’étaient toutefois pas assez nombreux. Thibaut s’est détaché, mais avec seulement deux coureurs, dont Cosnefroy qui n’allait pas rouler. C’est dommage que le groupe avec Seb et Valentin ne soit pas rentré tout de suite. On se serait retrouvé à une quinzaine, et peut-être qu’on aurait pu prendre en main, même si cela aurait été très long jusqu’à l’arrivée. On avait dit qu’on tenterait et on l’a fait. La montée faisait quatre kilomètres, mais elle n’a pas non plus créé énormément de différences. On a quand même retrouvé un groupe de 70-80 coureurs devant par la suite. Il y a un niveau très homogène ». Si l’ascension du Suc Au May n’a pas provoqué la décision, elle a toutefois permis une course complètement débridée. Plusieurs offensives sont intervenues dans la foulée, et Simon Guglielmi prenait finalement place dans un groupe d’une dizaine d’unités aux environs de la mi-course.

Cinq hommes se sont ensuite extirpés de ce même groupe, sans que le coureur de la Groupama-FDJ ne puisse les accompagner, et l’équipe s’est donc mise en ordre de marche dans le peloton. Celui-ci s’est délesté de plusieurs unités, s’est étiré, mais Matteo Badilatti et ses compères ont été quelque peu stoppés dans leur élan avec la crevaison de Thibaut Pinot. « J’ai crevé au plus mauvais moment, confiait le Franc-Comtois. J’ai fait un gros effort pour rentrer avec Simon et ‘’Lada’’ mais j’ai laissé une grosse cartouche dans le vide ». « Je n’ai pas pu remonter rapidement pour le dépanner, j’étais incapable de doubler sur ces petites routes, ajoutait Yvon Madiot. Il a pu continuer de rouler un peu en queue de peloton, mais ce n’était certainement pas le bon moment pour crever ». Le forcing initié par l’Équipe cycliste Groupama-FDJ n’a pas porté ses fruits et c’est alors un peloton d’une soixantaine d’hommes qui s’est reformé, une petite minute derrière l’échappée. Une poignée d’hommes ont réussi à faire le jump, mais pas les poulains d’Yvon Madiot et Benoît Vaugrenard. « On n’a jamais eu d’ouverture, insistait Yvon. On était victimes d’un marquage très serré d’après ce que les gars disaient. On n’a pas eu beaucoup de possibilités pour prendre de l’avance et aller dans les coups. Les côtes étaient beaucoup moins dures en deuxième partie de course, et pas assez longues pour nous ». La Groupama-FDJ a dès lors laissé d’autres équipes défendre leurs intérêts en tête de peloton, tout en lançant quelques offensives avec Sébastien Reichenbach, Thibaut Pinot ou Valentin Madouas dans les vingt derniers kilomètres.

« Ma journée la plus dure sur le vélo depuis le début de l’année », Thibaut Pinot

Cela n’a pas fonctionné et neuf hommes échappés ont finalement réussi à tenir tête au « peloton », dont le vainqueur Simone Velasco. Les principales cartes de la Groupama-FDJ ont terminé avec les favoris, à l’exception de Thibaut Pinot, qui a fini quelques secondes plus loin. « C’était très très dur aujourd’hui, commentait l’intéressé. C’était ma journée la plus dure sur le vélo depuis le début de l’année. C’était une étape éprouvante. Aucune échappée n’a vraiment pris du champ donc ça a relancé toute la journée. On a voulu durcir en début de journée et ça a laissé des traces sur la fin. On a mis en place notre tactique, on a essayé de passer à l’offensive où on le souhaitait. Ça n’a pas marché mais on retentera ». Thibaut Pinot n’est pour autant pas reparti bredouille de Lubersac, puisqu’il a enfilé le maillot de meilleur grimpeur grâce à son passage en tête du Suc au May. « C’est une satisfaction, assurait-il. On verra si on peut le défendre. Ce soir, je suis en tout cas bien fatigué, mais j’étais aussi venu pour ça. Ça fait en tout cas du bien de tenter des choses et de prendre du plaisir dans les bosses. Ça va de mieux en mieux. Je suis content d’être ici pour préparer la suite, ça va me faire gagner du temps. C’est une sacrée reprise et je dois dire que je ne m’attendais pas à un Tour du Limousin aussi rythmé ». « C’est toujours bien d’avoir un maillot et de monter sur le podium, mais ça montre surtout qu’il est actif et c’est le plus important », ajoutait Yvon Madiot. L’ancien vainqueur du Tour de Lombardie pourrait d’ailleurs de nouveau l’être demain vers Limoges. « Avec la fatigue accumulée, ce sera très dur et je pense qu’on peut avoir des surprises », ponctuait Thibaut.

1 commentaire

Boucher

Boucher

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Le 20 août 2021 à 00:19

Heureux de revoir l équipe avec Thibaut et aussi sa forme qui revient.