LENNY MARTINEZ PLUS JEUNE MAILLOT ROUGE DE L'HISTOIRE DE LA VUELTA

Depuis plusieurs saisons, de nombreux records de précocité tombent dans le cyclisme. Les coureurs passent professionnels et surtout sont performants de plus en plus jeunes. L'Équipe cycliste Groupama-FDJ s'inscrit elle-même dans cette tendance, avec l'appui du travail remarquable de La Conti : elle a aligné au départ du Tour d'Espagne la formation à la moyenne d'âge la plus basse de cette édition 2023 (23 ans et 364 jours). Lenny Martinez, à Barcelone, était même le benjamin de cette Vuelta, ayant fêté ses vingt ans en juillet dernier. Après une très belle cinquième place sur le contre-la-montre par équipe inaugural, l'Équipe cycliste Groupama-FDJ s'est retrouvée placée en embuscade au classement général pour débuter ces trois semaines de course. Le troisième jour à Arinsal, sur la première explication montagneuse, Lenny Martinez a pris la septième place et a progressé au troisième rang du général. C'est alors qu'est arrivée, le 31 août, l'étape de Javalambre...

Le jeune grimpeur avait mal entamé sa journée avec une chute dans les premiers kilomètres du parcours. Après avoir réintégré le peloton, il s'est porté à l'avant de la course, "à l'instinct" : "J’ai vu un gros groupe au loin, et j’ai fait le jump." Trois représentants de l'équipe se sont ainsi retrouvés au sein d'une échappée consistante, avec également la présence de Rudy Molard et Michael Storer. Sur l'ascension finale, Lenny Martinez s'est révélé faire partie des meilleurs escaladeurs, n'étant battu sur la ligne que par Sepp Kuss (Jumbo-Visma) mais parvenant pour une poignée de secondes à s'emparer de la tête du classement général. De quoi devenir, ni plus ni moins, le plus jeune Maillot Rouge de l'histoire de l'épreuve. La statistique la plus éloquente en est peut-être une autre : cela faisait plus d'un siècle qu'un coureur de cet âge n'avait pas occupé la tête du classement général d'un Grand Tour. Un authentique exploit !
Derrière ce record étourdissant se dévoile cependant une histoire construite de longue date. Lenny Martinez, en 2021, a intégré le Programme Juniors de l'équipe, avant de passer une saison au sein de La Conti et de faire partie, cette année, de la "Nouvelle Vague" : ces huit coureurs passés de l'équipe réserve à l'équipe première, pour un recrutement à 100% issu de la filière interne de formation. Dès janvier, lors de la présentation officielle, Marc Madiot avait évoqué la probabilité de donner aux jeunes leur chance sur le Tour d'Espagne. Entre temps, de nombreux coureurs de cette promotion ont levé les bras et sur la Vuelta, ce sont six coureurs précédemment passés par les rangs de La Conti qui ont reçus les honneurs de la convocation. Et sur les six premières étapes, jusqu'à cette prise de pouvoir, chaque jour l'une de ces pépites s'est glissée dans le top 10, avant que sur la onzième étape, Romain Grégoire n'empoche à son tour une deuxième place. Être acteur de la course est le meilleur apprentissage et la deuxième partie de la compétition promet encore d'excitants challenges : à ce jour, Lenny Martinez est cinquième du classement général.
VALENTIN MADOUAS RÉALISE UN RÊVE BRETON

Le 3 août avait lieu la Bretagne Classic, anciennement Grand Prix de Plouay. Tous les coureurs bretons rêvent de gagner cette course, l'une des deux seules classiques WorldTour françaises du calendrier avec Paris-Roubaix, et aucun n'y était parvenu depuis 1992. Valentin Madouas, huitième en 2018 et 2021, prenait le départ pour gagner, et a pu compter sur le support d'une Équipe cycliste Groupama-FDJ sur coussins d'airs pour se mettre dans les meilleures dispositions. Un peu moins de 80 kilomètres avant l'arrivée, Stefan Küng s'est lancé à l'offensive, avec le Néerlandais Mick van Dijke (Jumbo-Visma), puis s'est ensuite retrouvé seul en tête avec une minute d'avance sur les autres prétendants. Dans le final, des contre-attaquants se sont rapprochés de l'homme seul, mais parmi eux figurait Valentin Madouas. Dès lors, le duo franco-suisse a pu exploiter une situation de supériorité numérique et pris conscience de l'opportunité de mettre la main sur l'une des plus belles courses de l'année.

Opposés à Felix Grossschartner (UAE Team Emirates) et Matthieu Burgaudeau (TotalEnergies) dans le dernier kilomètre, les deux compères ont opté pour une stratégie audacieuse : Stefan Küng s'est positionné en tête de groupe, imprimant un faux rythme, et Valentin Madouas s'est laissé décrocher de quelques mètres pour réaliser un "sprint décollé".  Démarrant son effort dans le dos de ses adversaires, il a pris le meilleur sur eux avec une vitesse supérieure qui lui a permis de résister jusqu'à la ligne d'arrivée. L'image de sa victoire fera date : une explosion de joie d'un Breton en Bretagne, portant le maillot de Champion de France, avec juste derrière lui, quatrième, un Stefan Küng lui aussi les bras levés. "Pour moi, gagner à Plouay, c’est aussi beau que de gagner une étape sur le Tour", réagissait Valentin Madouas. Pour ce dernier, tout comme pour Stefan Küng, les classiques sont le cœur de leur projet sportif et ce magnifique succès acquis main dans la main va ouvrir d'alléchantes perspectives pour la fin de saison et surtout l'année prochaine.
UN MOIS D'AOÛT FOU

En tout, en août, ce sont huit victoires que les coureurs de l'Équipe cycliste Groupama-FDJ sont parvenus à conquérir. La série a commencé avec le Tour de l'Ain, où Jake Stewart a gagné la première étape, avant que Michael Storer ne s'adjuge la troisième et le succès final. Ensuite, sur le Tour du Limousin, Romain Grégoire a réalisé une véritable razzia : victoire sur les première et troisième étapes, général final. Puis, sur la troisième course par étape française du mois, le Tour Poitou-Charentes, l'appétit de victoire n'est pas retombé : Paul Penhoët s'est offert la deuxième étape et Bruno Armirail la quatrième, dans l'exercice du contre-la-montre. En comptant le sacre de Valentin Madouas survenu début septembre, l'Équipe cycliste Groupama-FDJ totalise à présent 19 bouquets en 2023, ce qui la place dans le top 10 mondial des formations les plus prolifiques et en tête des équipes françaises les plus victorieuses, avec six succès de plus que Cofidis.
Du 17 au 20 août, La Conti a participé pour la première fois de sa jeune histoire à une épreuve ProSeries, l'Arctic Race of Norway. Cette catégorie est celle juste en dessous du WorldTour et les invitations, pour des formations de troisième division et de surcroit de développement, y sont rares. Notre équipe réserve a eu la chance de bénéficier d'une wild card et a réussi à l'honorer de la plus belle des manières. Thibaud Gruel, présent sur les routes norvégiennes, a sorti sa plume pour vous raconter une semaine marquante.
« Je n’arrive plus exactement à me souvenir quand est-ce que nous avons appris que nous allions courir l’Arctic Race of Norway. C’est une course que j’avais vue à la télévision l’année dernière, une épreuve ProSeries, atypique car dans le cercle polaire, avec un très gros plateau… Mais une saison, ça s’enchaîne vite, et on ne se fait pas forcément un décompte dans la tête quand on sait qu’une compétition de ce niveau approche. C’était attirant, il y avait de la hâte, de l’envie, mais aussi de l’incertitude totale : on ne savait pas si on allait ne serait-ce que pouvoir suivre, avant même de jouer quelque chose sur cette course. La plupart des coureurs de La Conti ont déjà eu l’occasion de courir avec la WorldTour et tous avaient constaté une vraie différence de niveau. Tu regardes la start list, tu vois ton nom au milieu de ceux de grands coureurs. C’est gratifiant mais tu ne sais vraiment pas à quoi t’attendre. 

C’est dans cet état d’esprit, avec de la motivation mais aussi sans trop me projeter, que je suis allé tout au nord de la Norvège avec mon équipe. C’est un pays dans lequel je n’étais jamais allé. Nous avions avec nous un atout de poids : notre coéquipier Trym Brennsæter est originaire de la région d’Oslo et allait pouvoir nous aider à nous acclimater. Finalement, j’ai été surpris de voir que la barrière de la langue n’était pas si épaisse, car ASO est l’organisateur de l’Arctic Race of Norway et que finalement, ça parlait beaucoup français. C’est surtout dépaysant. Le premier jour, il y avait 1h40 de route pour aller de l’hôtel au départ. Tu regardes par la fenêtre les paysages défiler. Il n’y a que de la végétation et de l’eau, beaucoup d’eau. Pas une habitation à l’horizon. Et puis il y avait une météo particulière, froide, pluvieuse, inhabituelle pour le mois d’août. Tu ressors la veste, les manchettes, les jambières, et tu rentres dans la course.
Dès la première étape, nous avons Trym Brennsæter et Lewis Bower dans l’échappée du jour - seule équipe avec deux représentants. Déjà une bonne chose de faite : nous existons. Exister, c’était l’objectif. Ne pas être transparents, honorer notre invitation. Lewis parvient à prendre des bonifications et à gagner des GPM, avant que le peloton ne revienne. On se met alors en action pour tenter de faire notre place à l’avant du peloton pour positionner Noah Hobbs. Il fait deuxième de l’étape, est aussi deuxième au général et Lewis troisième. Alors, on comprend qu’il est possible de faire quelque chose de bien sur cette épreuve. Le lendemain, Noah prend à son tour des bonifications et à l’arrivée de l’étape, je fais quatrième et lui est maillot jaune. Si on nous avait dit ça avant, on n’y aurait pas cru. Il faut savourer, mais aussi s’y faire. Un statut de leader doit se défendre : pas d’autre choix, sur la troisième étape, que de prendre nos responsabilités et de contrôler l’échappée, jusqu’à ce que les équipes du WorldTour nous prennent le relais. 

On n’a pas réussi à garder le maillot, sur un parcours difficile, mais on a réussi à ne pas se laisser impressionner. Toute l’année, notre objectif est de courir en équipe. Même si sur des courses de moindre statut, il n’est pas non plus impossible de se débrouiller seul pour se placer, faire bloc est ce à quoi il faut s’aguerrir. Sur cette Arctic Race of Norway, ça nous a servi. Certes, on a le même maillot que l’équipe WorldTour, mais ça se voit à nos têtes qu’on est La Conti, alors il faut s’imposer. Cette semaine était parfaite pour ça, car il y a eu beaucoup de configurations particulières. On a vu se reproduire chaque jour le schéma d’un début d’étape où une échappée se forme, puis le peloton contrôle et tout se joue dans le final… Mais il y a aussi eu des bordures et dans ce cas-là, il ne faut pas être en deuxième partie de groupe. En vrai, on apprend sur toutes les courses et de tous niveaux. Là, on a appris de nouvelles choses, différentes. 
Avoir disputé une course ProSeries était une grande expérience, et en plus on est parvenus à faire des choses et ainsi à remplir notre objectif à 200%. Cependant, ce n’est pas le but de La Conti que de prendre part toute l’année à des courses de ce niveau. J’ai le recul de me dire que notre place d’équipe de développement est sur les compétitions espoirs et de classe 2, et que faire une ProSeries dans l’année, voire deux, est un plus, un temps fort dans la saison, qui donne envie de faire carrière au plus haut niveau mais ne doit pas nous faire oublier qu’il reste aussi du chemin à parcourir. »
 
Thibaud
Depuis maintenant cinq ans, Benoît Drujon intervient auprès de l'Équipe cycliste Groupama-FDJ en qualité de prestataire hygiène. Derrière ce terme peu évocateur, un travail d'une grande minutie qui consiste à faire en sorte de minimiser le risque de contact des coureurs avec les microbes et les bactéries. Un rôle crucial notamment sur les Grands Tours, des courses qui durent trois semaines et où l'équipe voyage d'hôtel en hôtel et ne peut se permettre de subir des conditions changeantes. "Nous avons agi sur cette question car il n'était pas possible de considérer le risque de tomber malade comme une variable aléatoire, explique Jacky Maillot, en charge du Pôle Santé. Physiologiquement, nous savons que le système immunitaire de chaque coureur est déficient suite aux charges de travail inhérentes au cyclisme de haut niveau : un Grand Tour en est la plus belle illustration avec un facteur stress émotionnel et physiologique qui majorent cette perturbation immunitaire. Nous devions trouver des solutions afin de protéger nos coureurs de cette exposition aux différents microbes environnementaux et ce travail sur l'hygiène est donc un axe important. Tout le travail effectué pour être performant ne doit pas partir en poussière."

La poussière, c'est justement le premier ennemi de Benoît Drujon : "Mon travail commence avec les climatisations. Dans les filtres, dans les turbines, il peut y avoir beaucoup de moisissures et de poussières qu'il faut réussir à éliminer. Ainsi, je démonte tout ce qu'il faut démonter pour désinfecter chaque chambre. Mais cela n'est jamais suffisant : il faut aussi nettoyer les poignées, les télécommandes, les toilettes… Une chambre d'hôtel peut avoir été mise à disposition par l'établissement dans de parfaites conditions, le risque zéro n'existera jamais si tous les moindres recoins ne sont pas désinfectés."
Sur un Grand Tour, où une équipe se compose de huit coureurs, ceux-ci sont répartis dans quatre chambres. Chaque opération dure une heure et l'entretien complet doit être terminé quand l'équipe arrive à l'hôtel. Mais le travail de Benoît Drujon n'est alors pas totalement terminé : "Je dois faire la même chose avec le bus de l'équipe : portes, poignées, douches, toilettes… Tous les deux jours, je pulvérise également un aérosol qui, avec l'activation de la climatisation en circuit fermé pendant trente minutes, forme un micro-brouillard qui parfait la désinfection. C'est une opération que je réalise aussi dans chaque chambre quotidiennement."

Coureur professionnel pendant deux saisons, en 2012 et 2013, Benoît Drujon présentait, suite à son circuit de reconversion, le profil parfait pour occuper cette fonction : la connaissance du fonctionnement du sport cycliste et la possession du certificat biocide permettant d'assumer ce rôle. Son profil est apparu comme une évidence quand il a été question de prendre les choses en main. "Tout le monde, au sein de l'équipe, a rapidement été en phase avec cette nécessité de nous staffer en la matière : coureurs, staff, direction, continue Jacky Maillot. David Han (entraîneur, ndlr), qui avait eu Benoît Drujon sous sa houlette lors de la dernière saison amateur de ce dernier au VC Toucy, nous l'avait recommandé. Depuis, sa présence fait partie de notre dispositif sur les Grands Tours et s'inscrit dans une volonté de faire le maximum pour optimiser la performance."
Avant-dernier mois de compétitions de l'année, septembre verra tout d'abord le Tour d'Espagne livrer ses dernières batailles : la course, commencée le 26 août, se terminera à Madrid le 17. D'autres rendez-vous majeurs se tiendront avec d'abord les Grands Prix de Québec et de Montréal, les 8 et 10, mais aussi les Championnats d'Europe, du 21 au 24, à Drenthe aux Pays-Bas. 

La campagne de classiques italiennes de fin de saison, sur laquelle Thibaut Pinot prendra part aux dernières épreuves de sa carrière, débutera le 30 avec le Tour d'Émilie. Préalablement, le Franc-Comtois sera aligné sur le Tour de Slovaquie et le Tour du Luxembourg. 
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Valentin Madouas, vainqueur de la Bretagne Classic, vous offre l'opportunité de jouer pour tenter de gagner l'un de ses maillots de Champion de France dédicacé ! Pour cela, trouvez la bonne réponse à six questions sur sa carrière et vous aurez une chance d'être tiré au sort.
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