RUDY MOLARD RENOUE AVEC LE MAILLOT ROUGE

En 2018, Rudy Molard avait porté le Maillot Rouge du Tour d'Espagne pendant quatre jours, s'en emparant au terme de la cinquième étape : un moment fort dans la carrière de ce coureur, souvent équipier, qui goûtait à la chance d'endosser le costume de leader d'un Grand Tour. Quatre ans plus tard, encore sur la cinquième étape, il a remis ça. En se glissant dans la bonne échappée et en faisant figure de représentant le mieux placé au classement général, Rudy Molard s'est défendu sur le terrain des bonifications pour reproduire son exploit. En fin de journée, à Bilbao, il pouvait savourer une agréable sensation de déjà-vu : le retour du rouge sur ses épaules. La règne aura duré moins longtemps qu'en 2018, puisque le lendemain, une arrivée en altitude permettra à Primoz Roglic de lui ravir la tunique. Cependant, pour le natif de Gleizé, la symbolique de ces 24 heures était forte : contraint à l'abandon sur l'édition 2021 de la Vuelta après une lourde chute, blessé une partie de l'hiver, retardé dans sa première partie de saison par la covid-19, il se plaisait une fois paré de rouge à le rappeler : "Il faut toujours y croire !"

Puis la course continua. Ce sont à ce jour onze étapes qui ont été disputées, et l'Équipe cycliste Groupama-FDJ a l'ambition de ne se pas se contenter d'un jour en rouge, en allant chercher une victoire. Sixième du chrono par équipe inaugural, elle a depuis totalisé huit places dans le top-10 d'étapes, dont trois quatrièmes places : celle obtenue par Rudy Molard à Bilbao le jour de sa prise de pouvoir, mais aussi celle de Quentin Pacher décrochée la veille sur l'arrivée en bosse de Laguardia, aux prises avec les meilleurs puncheurs, avant que Thibaut Pinot ne fasse de même au Colláu Fancuaya sur la 8^e étape. Il faut maintenant concrétiser !

ARNAUD DÉMARE ET STEFAN KÜNG VICE-CHAMPIONS D'EUROPE

Les coureurs de l'Équipe cycliste Groupama-FDJ sont passés tout près d'une razzia aux Championnats d'Europe, mi-août à Munich. Sur la course en ligne d'abord, Arnaud Démare a décroché la médaille d'argent, seulement battu par le Néerlandais Fabio Jakobsen. Cette performance fut le point d'orgue d'un mois riche en gros résultats pour le Picard : pour sa reprise au Tour de Pologne, il s'était imposé lors de la dernière étape, le 5 août à Cracovie. Plus tard, il terminait deuxième de l'Egmont Cycling Race, le 23, et de la Course des Raisins, le 24. 

En Allemagne, trois jours après le podium d'Arnaud Démare, c'est Stefan Küng qui se classait à son tour à la deuxième position sur l'épreuve du contre-la-montre. Le Suisse s'inclinait pour quelques centièmes face à son compatriote Stefan Bissegger, frôlant l'exploit de remporter le titre continental pour la troisième année consécutive. Le rouleur allait, la semaine suivante, exploiter sa condition physique en s'adjugeant le contre-la-montre du Tour Poitou-Charentes, ainsi que le classement général final.

Une autre victoire de l'Équipe cycliste Groupama-FDJ est survenue en ce mois d'août : la première de Jake Stewart dans les rangs professionnels. Sur le Tour de l'Ain, le Britannique s'offrait la première étape au sprint, à Val-Revermont. Au terme des trois étapes de l'épreuve, Rudy Molard montait sur la troisième marche du podium de cette course montagneuse.

ROMAIN GRÉGOIRE VAINQUEUR SUR LE TOUR DE L'AVENIR

Du 18 au 28 août avait lieu sur les routes françaises la 58^e édition du Tour de l'Avenir, véritable petit Tour de France pour les coureurs de la catégorie Espoirs. Romain Grégoire, membre de La Conti et présent sous les couleurs de l'équipe de France, a remporté la sixième étape à Oyonnax, au terme d'un numéro impressionnant : sorti dans l'ultime bosse du final, accompagné par deux autres coureurs, il a été repris à l'approche du dernier kilomètre, mais déterminé à ne pas baisser les bras, s'est employé à disputer le sprint et l'a emporté. Son comportement offensif tout au long de la compétition lui a permis également d'être nommé "super combatif" de l'épreuve. Lenny Martinez, son coéquipier à La Conti et avec les Bleus, a pris la huitième place du classement général final.

Crédit photo : Tour de l'Avenir

Sur les courses les plus importantes de la saison, l'Équipe cycliste Groupama-FDJ s'appuie sur la présence d'un duo de cuisinier pour la restauration des coureurs. Une mission essentielle à beaucoup d'égards, que Mickaël Bougault, actuellement aux fourneaux sur le Tour d'Espagne, vous explique en détails.

Je suis le chef cuisinier de l'équipe. Le principe est simple : faire à manger aux coureurs. Mon travail se destine exclusivement à eux. Généralement; je suis assisté de Vanessa Cossard, ce qui fait un total de deux cuisiniers à plein temps sur la course quand nous sommes présents; car ce n'est pas le cas sur l'intégralité du calendrier. On prépare les petits-déjeuners, les déjeuners quand il n'y a pas d'étape, les diners bien sûr, mais aussi la collation d'après course, très importante pour la récupération.

Quel est votre équipement ?
 
Peux-tu décrire une journée-type sur un Grand Tour ?

On commence par la préparation du petit-déjeuner, et pour cela on est présents en cuisine à partir de 6h30-7h00. On prépare un buffet avec des céréales, des fruits, des smoothies, des omelettes, du riz, des pates, du muesli... Après on doit tout débarrasser, parce que l'on doit se déplacer jusqu'à l'hôtel du lendemain, avec notre camion-cuisine. Le transfert peut-être de 100, 200, 300 kilomètres. On arrive à l'hôtel suivant et on rencontre l'hôtelier pour lui expliquer notre fonctionnement. On récupère aussi de la marchandise que l'on a commandée à l'hôtel, ainsi que la Musette Groupama (livraison de fruits et légumes locaux par des agriculteurs sociétaires Groupama) quand cette opération est mise en place ! On installe la table des coureurs et on prépare le diner, ainsi que la collation du lendemain pour que les assistants aient tout à leur disposition. Puis le soir, on nettoie tout... Bref, une sacrée amplitude horaire !

 

Notre rôle est d'être disponible à 100% pour les coureurs selon leurs demandes personnelles, les allergies potentielles, leur sensibilité au gluten... Tant de spécificités à prendre en compte, à connaître, pour les rassurer. Ainsi, quand il y a un cuisinier sur une course, ils savent que tout sera pris en compte. Quand on n'est pas là, ils doivent se reposer sur le bon vouloir de l'hôtelier et cela peut être source de stress. Notre présence leur permet d'avoir l'esprit libre, de savoir que les repas seront conformes à leurs goûts... On cherche à faire des repas digestes, qui procurent du plaisir, le tout en concordance avec l'étape du lendemain, avec une trame reçue du nutritionniste qui nous demande de privilégier tel ou tel produit et d'élaborer les menus en fonction de cela. Il existe une vraie collaboration avec le Pôle Santé, qui s'impose comme une évidence quand on nourrit les coureurs pendant trois semaines. Bien sûr, on essaye de faire de belles assiettes, c'est attendu par les coureurs, qui sont assez gastronomes. Ils s'intéressent à la restauration et aiment eux-mêmes faire de belles tables chez eux. Il y a un esprit particulier qui fait que l'on a affaire à des coureurs qui savent apprécier le travail effectué : c'est motivant au quotidien.

Et parfois, vous mettez les petits plats dans les grands ?

Quand on a un maillot distinctif dans l'équipe, on se fait plaisir sur le menu ! Lorsque Attila Valter prend le maillot rose sur le Tour d'Italie 2021, on fait en sorte d'avoir un dessert à la couleur du maillot. Idem cette année avec Arnaud Démare quand il a pris le maillot cyclamen. Quand un coureur gagne une étape, on essaye de le remercier pour sa performance en cuisinant quelque chose qu'il aime particulièrement. Cela participe à la vie de l'équipe et permet de contribuer à la bonne ambiance du groupe !

Nous avons demandé à Mickaël Bougault de rédiger, pour vous, l'une des recettes d'entrée confectionnée aux coureurs pendant le Tour d'Espagne. À reproduire chez vous, après une sortie vélo : un steak de salade iceberg avec houmous de pois chiches, brocolis et légumes croquants !

RECETTE POUR 4 PERSONNES

Outils nécessaires : mandoline, couteau, économe, écumoire, casserole, cuillère à pomme parisienne, fouet, récipient avec eau glacée.

Ingrédients :

- 1 salade iceberg 
- 1 gros brocoli 
- 50 grammes de petits pois 
- 1 concombre
- 1 botte de radis rose
- 1 courgette
- 1 avocat mûr
- Vinaigre balsamique blanc

Pour le houmous :

- 120 grammes de pois chiches cuits (2 heures)
- 1 gousse d'ail
- 40 grammes de purée de sésame blanc
- Jus d'un citron
- 4 cuillères à soupe d'huile d'olive
- Cumin en poudre

Pour la vinaigrette :

- 4 cuillères à soupe d'huile de colza
- 3 cuillères à soupe de vinaigre de vieux vin
- Fleur de sel, poivre du moulin

"Cette entrée propose une base de légumes, qui vont amener des antioxydants et des éléments alcalins indispensables à la bonne récupération, puisqu’ils permettent d’aider l’organisme à lutter contre l’acidité qu’a engendré l’effort. De plus, certains légumes ont des particularités avantageuses : c’est notamment le cas du brocoli, qui a un impact détoxifiant important car il stimule les organes en les aidant à éliminer les déchets.

Le houmous va lui aussi être intéressant en apportant des glucides, de façon similaire à des pâtes ou du riz. Les légumineuses étant moins acides que les céréales, elles sont toutes indiquées pour améliorer la récupération.

Bien d’autres détails sont invisibles mais comptent beaucoup. C’est le cas par exemple de l’assaisonnement, à base d’huile de colza et de ce fait riche en oméga 3. Ces derniers étant essentiels dans la fluidité membranaire, ils permettent une meilleure récupération des dommages que l’effort a pu provoquer."
 

Thibaut Pinot est actuellement sur les routes du Tour d'Espagne, le deuxième Grand Tour de sa saison après le Tour de France. En cette occasion, nous vous permettons de jouer pour gagner une carte dédicacée par le champion franc-comtois. Dix exemplaires sont à remporter en essayant de trouver la bonne réponse à six questions sur la carrière de Thibaut !

Tour d'Espagne, suite et fin : jusqu'au 11 septembre, le troisième Grand Tour de la saison livrera son verdict. Quatre étapes de haute-montagne restent au programme, avec les arrivées à la Sierra de la Pandera, la Sierra Nevada, Piornal et au Puerto de Navacerrada. Une semaine après l'épilogue à Madrid, le cap sera mis vers les antipodes avec les Championnats du Monde en Australie, à Wollongong. Le maillot arc-en-ciel y sera remis en jeu sur la course en ligne et le contre-la-montre, en catégories élites mais aussi espoirs. Les sélections nationales seront annoncées par les différentes fédérations courant septembre.

L'autre événement du mois sera le grand retour des classiques canadiennes : les Grands Prix de Québec et de Montréal n'ont plus eu lieu depuis 2019, en raison de la crise de la covid-19. Ces épreuves, appréciées des coureurs, verront les puncheurs renouer avec les parcours escarpés des deux villes québécoises. Par ailleurs, quatre courses d'un jour françaises seront au programme : le Tour du Doubs, le GP de Fourmies, le GP d'Isbergues et Paris-Chauny. La Conti disputera quant à elle le Flanders Tommorow Tour, le GP de la Somme et la Ronde de l'Isard, l'une des plus importantes courses montagneuses pour les coureurs de moins de 23 ans.