STEFAN KÜNG OUVRE LE COMPTEUR 2023

Et la première victoire de la saison arriva du Portugal. Sur la cinquième et dernière étape du Tour de l'Algarve, Stefan Küng s'est adjugé son premier bouquet de la saison, sortant lauréat d'un contre-la-montre très relevé. Sur les routes de Lagoa, le Suisse a devancé des références de la discipline, Rémi Cavagna (Soudal-Quick Step) et Filippo Ganna (Ineos Grenadiers) à la vitesse moyenne de 49,515 km/h. Il s'est offert sa treizième victoire en chrono depuis son arrivée dans l'équipe en 2019. Ce succès est survenu après un début de saison européenne très prometteur de l'Équipe cycliste Groupama-FDJ : sixième place de Thibaut Pinot sur l'Étoile de Bessèges, quatrième place de Valentin Madouas sur le Tour de Murcie et sur la 2e étape du Tour de l'Algarve, quatrième place de Kevin Geniets sur le Tour des Alpes-Maritimes et du Var.

DAVID GAUDU DANS LE MATCH JUSTE AVANT PARIS-NICE

Le week-end des 25 et 26 février était un tournant du début de saison, avec au programme la Faun-Ardèche Classic et la Faun-Drôme Classic côté français, le Het Nieuwsblad et Kuurne-Bruxelles-Kuurne côté belge. Sur les routes hexagonales, David Gaudu a évolué à un très haut niveau. En Ardèche, il a été le seul à pouvoir suivre Julian Alaphilippe et a pris la deuxième place à Guilherand-Granges dans un sprint avec le double champion du monde. Le lendemain, dans un département de la Drôme extrêmement venteux, il s'est octroyé la quatrième place au sein d'un groupe arrivé à distance du vainqueur en solitaire, Anthony Perez (Cofidis). En Flandre, l'équipe n'a pas décroché de top 10 mais a affiché un comportement offensif dans la lignée de celui de la campagne de classiques 2022 : une excellente base de travail avant la suite des joutes pavées, pour la deuxième partie du mois de mars. Enfin, l'UAE Tour était la deuxième course WorldTour de l'équipe cette année et Michael Storer y a pris la douzième place finale. Arnaud Démare faisait son retour à la compétition après l'annulation du Tour d'Antalya plus tôt dans le mois. Diminué par la Covid-19 quelques jours avant de partir aux Émirats, le Picard a disputé ses premier sprints de 2023 et a pu roder des automatismes avec les nouveaux membres de son train.

Ce mercredi 1^er mars, La Conti a lancé sa saison 2023 ! C'est en Croatie que les premiers dossards de l'année ont été épinglés, à l'occasion du Trofej Porec, quelques jours après la fin d'un stage de préparation à Calpe (Espagne) qui a posé des bases de travail importantes. "Ils ont fait une quarantaine d’heures de selle sur dix jours, ce qui est très bien, explique Joseph Berlin-Sémon, entraîneur. Au-delà de l’aspect sportif, on a aussi organisé quelques entretiens avec certains coureurs qu’on n’avait pas pu voir lors de la période hivernale. Cela nous a permis de faire un point sur le calendrier du début de saison avec chacun. C’était tout de même un stage relativement chargé pour les coureurs, mais ça s’est très bien passé."

L'effectif 2023 de La Conti est le plus jeune de tout le peloton international et a été renouvelé à plus de 90% après l'excellente saison 2022. C'est une nouvelle aventure qui commence :"C’est un challenge, mais aussi une motivation pour nous, de repartir sur un cycle de deux ans, voire de trois avec certains. Cela permet de travailler sur une période un peu plus longue, de les former différemment, et d’y aller étape par étape, même si cela a toujours été notre philosophie. Ils ont tous envie d’apprendre, de progresser, et d’arriver au niveau de leurs collègues désormais dans la WorldTour après être passés dans la Conti."

L'Équipe cycliste Groupama-FDJ cherche chaque année à se développer en misant sur de nouvelles compétences. En 2022, l'arrivée d'Olivier Mazenot a permis d'intégrer au sein du Pôle Performance un nouveau métier : celui de data scientist. En quoi ça consiste ? Le principal intéressé vous explique.

Olivier, peux-tu nous présenter ton rôle de data scientist au sein de l’équipe ?

Au quotidien, je suis derrière mon ordinateur, et je programme principalement en Python, qui est le langage qu’utilisent beaucoup de Data Scientists pour traiter les données. Ma première mission est d’organiser la collecte, le tri et l’analyse des données, ce qui n’est pas une mince affaire car nous en avons beaucoup. Toutes ces données sont centralisées sur la plateforme de l’équipe et nous avons créé tout un écosystème pour être performants dans l’analyse des données.

Et quelles sont tes autres missions ?

Ma deuxième mission est justement l’analyse statistique de ces données, qui proviennent essentiellement des compteurs GPS des coureurs, avec une donnée centrale que constitue la puissance, exprimée en watts. On recueille aussi d’autres données, comme la glycémie lors des stages. Au niveau des analyses, il y a d’une part les statistiques descriptives, et d’autre part les modèles statistiques, qui en plus d’expliquer les données ont une utilité prédictive. Les deux combinés permettent de mieux comprendre et analyser les données. Ma troisième mission est la création d’applications pour rendre le travail des deux premières missions opérationnel et utilisable par d’autres personnes, principalement les entraîneurs. Ces derniers utilisent déjà de nombreux sites et logiciels, mais nous avons en plus besoin d’outils spécifiques adaptés à une équipe professionnelle comme la nôtre. J’ai par exemple créé une application dans laquelle ils peuvent découper les séances d’entraînements et calculer des statistiques associées. Cela permet une automatisation du traitement des données.
 

L’objectif est effectivement de gagner du temps. Avec l’application, par exemple, l’idée est que les entraîneurs chargent les fichiers, cliquent sur un bouton, et que le site leur fournisse les graphiques, les découpages et le calcul des statistiques quasi-instantanément. Par exemple, une séance à Puissance Maximale Aérobie (PMA) avec répétitions de séries de 30’’-30’’ implique beaucoup de découpages. Si le programme fait bien son travail, ça se fait instantanément, alors que les entraîneurs mettaient auparavant environ dix minutes, en étant rodés et habitués. Dans une journée de stage où les 7-8 coureurs d’un entraîneur réalisent cette séance, on comprend vite que le programme peut permettre de gagner un temps précieux. Clairement, une de mes principales missions, et une des raisons pour lesquelles j’ai été engagé, est de permettre aux entraîneurs de gagner du temps sur certaines tâches répétitives. Lorsqu’on programme, on peut réaliser les analyses que l’on souhaite, et notamment sur l’ensemble des données des coureurs sur plusieurs saisons. Par exemple, on a étudié l’évolution du profil de pédalage des coureurs. En croisant plusieurs variables comme la puissance, la cadence de pédalage ou les données de terrains, les analyses statistiques permettent de pointer du doigt des variations dans le temps chez les coureurs, pour parvenir à des conclusions du type : « plus les saisons passent, plus tel coureur a tendance à tourner vite les jambes ». On peut ainsi obtenir une cartographie de l’ensemble des coureurs de l’équipe. Pour les entraîneurs, c’est aussi intéressant de comparer les coureurs entre eux.

C'est toujours une semaine charnière dans le calendrier : celle de Paris-Nice et Tirreno-Adriatico. Deux courses WorldTour historiques, disputées en parallèle, qui marquent symboliquement la fin de ce que l'on appelle le "début de saison". Sur le sol français, les leaders de l'Équipe cycliste Groupama-FDJ seront David Gaudu, Arnaud Démare et Stefan Küng, tandis que le front italien verra notamment à l'œuvre Thibaut Pinot et Valentin Madouas. Ensuite, c'est la campagne de classiques printanières qui s'enclenchera avec Milan-San Remo, premier Monument de la saison, puis Bruges-La Panne, la E3 Classic, Gand-Wevelgem et À Travers la Flandre. Du 20 au 26 mars, le Tour de Catalogne sera également à suivre en guise de troisième épreuve par étape majeure du mois. 

Mars sera aussi un mois important pour la Coupe de France FDJ, avec cinq manches au programme : le GP de Denain, la Classic Loire-Atlantique, Cholet-Pays de la Loire, la Roue Tourangelle et la Route Adélie de Vitré. 

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