TOUR DE BURGOS

L'Histoire retiendra que le redémarrage de la saison 2020, pour l'Équipe cycliste Groupama-FDJ, a eu lieu en Espagne, au Tour de Burgos, du 28 juillet au 1^er août. Deux de nos leaders y faisaient leur rentrée : Arnaud Démare, axé sur les arrivées au sprint, et David Gaudu, focalisé sur la montagne. Dès le premier jour, ce dernier a offert à son camp son premier top 10 de la nouvelle saison en terminant sixième sur les rampes menant au Mirador del Castillo. Le lendemain, Arnaud Démare a pris la deuxième place d'une arrivée massive, seulement devancé par Fernando Gaviria, puis a signé le même résultat le vendredi, derrière Sam Bennett. Le samedi, pour conclure l'épreuve ibérique avec son étape reine menant aux Lagunas de Neila, David Gaudu a obtenu une septième place prometteuse face à une opposition relevée. Arnaud Démare est opérationnel pour s'attaquer, le samedi 8 août, au premier grand objectif de son été, Milan-San Remo. David Gaudu, lui, poursuivra sa montée en puissance sur le Critérium du Dauphiné, en vue de sa participation à son troisième Tour de France.

STRADE BIANCHE

"L'une des courses les plus dures au monde !" Les propos de Sébastien Joly, directeur sportif aux manettes sur les Strade Bianche le samedi 1^er août, en disaient long sur la journée que venaient de vivre ses coureurs. La classique toscane, réputée pour son parcours parsemé de franchissements de routes gravillonneuses, a lieu habituellement début mars. Son déplacement en plein été l'a transformée en véritable défi de survie, avec plus de 35 degrés du départ à l'arrivée et une accumulation de nuages de poussière qui ont rendu cette édition épique. Stefan Küng a été pris dans une chute qui l'a ralenti au moment décisif de la course, mais a fait preuve de toute l'abnégation qui le caractérise pour s'accrocher à l'objectif d'une place d'honneur. Il a rallié en quatorzième position le "Campo", la célèbre place de Sienne, où le Néerlandais Wout van Aert est arrivé en vainqueur. De quoi offrir à son équipe de précieux points WorldTour.

ROUTE D'OCCITANIE

Pour Thibaut Pinot, le grand retour, c'était sur la Route d'Occitanie. L'une des courses les plus montagneuses du calendrier français, avec cette année comme étape reine, celle enchaînant le Port de Balès, le Col de Peyresourde et une nouvelle trouvaille, l'exigeant et étroit Col de Beyrède. Sur ce parcours, le Franc-Comtois allait être fixé sur l'état de sa condition, après près de cinq mois sans repère. Le résultat est satisfaisant : quatrième place au sommet, après avoir longtemps accroché la roue du vainqueur du dernier Tour de France Egan Bernal. Le lendemain, sur l'arrivée explosive de Rocamadour, plutôt promise aux puncheurs, Thibaut Pinot s'est mêlé à la bagarre pour la victoire et est arrivé troisième. Il sort de la Route d'Occitanie content de ses sensations, quatrième du classement général et apte à continuer sereinement à travailler en vue de la Grande Boucle. D'autant que son équipe a été impeccable à son contact, avec la dixième place finale de Sébastien Reichenbach et la quatorzième de Valentin Madouas.

Le retour à la compétition de l'équipe s'est fait dans des conditions sanitaires des plus strictes. Le moins que l'on puisse en effet dire, c'est que la période de cinq mois sans course a permis d'appréhender cette problématique avec tout le soin et le temps qu'elle requérait. Une commission Hygiène et Sécurité a ainsi été créée dès le début du confinement pour, dans un premier temps, organiser la vie de l'entreprise et notamment celle de ses deux Services Course. Puis elle a mis en place tout un protocole en course que Jacky Maillot, directeur du Pôle Médical et membre de cette commission, vous explique :

Sous quelles conditions les membres de l'équipe convoqués pour les trois courses de reprise de la saison (Tour de Burgos, Strade Bianche et Route d'Occitanie) ont pu se rendre sur le terrain ?

Nous avons mis un protocole en place, qui concerne tous les coureurs, membres du staff, mais aussi les prestataires extérieurs. Ils doivent, dans les quinze jours avant leur présence sur le terrain, fournir le résultat d'un test sérologique. Dans un deuxième temps, il faut passer un test virologique, dont le résultat négatif doit dater de moins de 72 heures avant le début de la course. Bien sûr, par la suite, le moindre symptôme doit être reporté au médecin référent sur la course ainsi qu'au directeur sportif qui est le garant du respect des règles sanitaires au sein de la délégation dont il a la responsabilité. Le rôle du DS va jusqu'à accompagner tout le monde dans la réalisation de ces tests. Si un membre de l'équipe ne se soumet pas à ces règles, il lui est interdit de se rendre sur la compétition. 

On peut donc parler d'une "bulle équipe", mais celle-ci interagit avec d'autres bulles. Comment cela se passe ?

Il y a trois périmètres qui sont déterminés. Le premier, c'est ce périmètre sport dont nous venons de parler : c'est l'ensemble de la délégation, c'est-à-dire toutes les personnes convoquées sur l'épreuve. Elles sont sous la responsabilité du DS, du médecin de la course, mais aussi d'un assistant sportif nommé sur chaque épreuve pour être référent sur les questions sanitaires. Le deuxième périmètre va englober les externes de la course, qui sont amenés à interagir, ou plutôt dans ce cadre précis à ne pas interagir, avec la "bulle équipe". Ce sont par exemple les organisateurs, les médias, les supporters. Les liens avec ce périmètre sont de la responsabilité du Pôle Marketing et Communication. Et le troisième périmètre, ce sont les partenaires et invités de l'équipe. En accord avec Groupama et FDJ, nous avons décidé de nous astreindre à un devoir d'exemplarité : aucun programme d'hospitalité avec nos sponsors et nos partenaires techniques ne sera mis en place. La situation sera réévaluée à la sortie du Tour de France. C'est un vrai sacrifice qu'ils font, mais il n'a pas été difficile de tomber d'accord sur ce point : la priorité est à la protection de la santé de tous et des enjeux sportifs.

Est-ce qu'au sein du sport cycliste, tout le monde va dans le même sens face à cet enjeu importantissime ?

Le protocole que nous mettons en place va dans le sens de celui qu'installe l'UCI, et par conséquent, ceux des organisateurs des courses auxquelles nous participons. C'est un protocole strict et que toutes les équipes s'engagent à respecter, et vont respecter, car elles ont toutes compris que le moindre écart au règlement sanitaire pouvait mettre en danger toute la famille du cyclisme. Les premières courses de l'été ont d'ailleurs confirmé cet état de conscience. J'étais personnellement sur la Route d'Occitanie et j'ai pu constater combien tous les acteurs de ce sport tenaient à ce que tout se passe bien. 

Une semaine avant le Grand Départ du Tour de France se tiendra, du 21 au 23 août, un rendez-vous tout aussi important dans la vie et dans la saison d'une équipe, encore plus au sein de la nôtre : le Championnat de France. Une compétition toujours abordée avec un grand sérieux et un esprit collectif accrocheur. Encore plus cette année.

Quand le "France" approche, Marc Madiot a une responsabilité : il doit préparer son grand discours. "Tous les ans, je m'occupe la veille de la course en ligne du Championnat de France, quand tous les coureurs sont arrivés, de prendre la parole dans l'objectif de mettre tout le monde dans les conditions propices à une grande victoire collective le lendemain, explique-t-il. Je ne vais pas le cacher, à chaque fois je cherche à jouer sur les cordes sensibles, celles qui mettront les coureurs dans les dispositions adéquates pour se sublimer. L'amour du drapeau, d'abord : le maillot de Champion de France, bleu-blanc-rouge, c'est le drapeau, et ça ajoute quelque chose de bien particulier qui motive tous les coureurs. Le plaisir d'être tous réunis, ensuite. Il est finalement très rare, dans une saison, d'être aussi nombreux au départ d'une course, coureurs comme membres du staff. Il n'y a pas six, sept ou huit coureurs, comme sur une course normale : on peut inscrire tous les Français de l'équipe, aussi nombreux soient-ils. Cela crée une émulation par le nombre, car tous se voient attribuer une mission qu'ils doivent accomplir pour espérer que l'équipe s'impose."

"Mais cette année, je ne vais pas me contenter d'expliquer, de réexpliquer tout ça, poursuit le manager de l'Équipe cycliste Groupama-FDJ. Le Championnat de France, c'est une course où les coureurs ont l'habitude de recevoir le soutien de nombreux spectateurs, de fidèles supporters, mais aussi bien souvent de leurs amis, qui y voient l'événement idéal pour venir apporter leur soutien. Et bien cette année, du fait du contexte sanitaire, cette atmosphère sera différente. Il faudra s'y faire. Il faudra surtout y puiser une motivation supplémentaire. Des gens vont regarder cette course à la télévision et ce sera notre devoir que de leur apporter une émotion forte pour les aider à oublier le temps d'un instant les tracas de cette année 2020 décidément particulière. Cette logique sera vraie sur toutes les autres épreuves. Par conséquent, toutes les victoires auront une saveur renforcée. Nous devons constituer une échappatoire pour tous les gens qui aiment notre sport. Le faire avec le maillot bleu-blanc-rouge dans l'équipe serait une chance inouïe. Voilà, il est déjà écrit mon discours. J'espère que les coureurs ne lisent pas la newsletter !"

Début juin, Groupama lançait « Ton Club, Ton Maillot », une opération inédite de soutien au bénéfice des clubs cyclistes amateurs. Conscient du rôle majeur de ces associations pour promouvoir la pratique du vélo dans tous les territoires, Groupama s’engage très concrètement à leurs côtés. Ainsi, ce sont plus de 100 clubs amateurs de cyclisme sur route qui ont été sélectionnés et qui vont pouvoir faire bénéficier de tenues offertes à plus de 3 000 de leurs licenciés !

La richesse de chaque association sportive réside dans son histoire et son ancrage local. Respectant cela, Groupama propose à chaque club sélectionné de personnaliser ses tenues à ses couleurs, et d’intégrer son logo ainsi que ceux de ses partenaires locaux. Détail important, pour la sécurité des coureurs, des bandes réfléchissantes ont été intégrées aux tenues.

Quel que soit notre niveau, professionnel ou amateur, c’est cette même passion du vélo qui nous anime et nous rassemble. Comme Thibaut Pinot et Arnaud Démare, tous les champions de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ sont, eux-mêmes, issus de ces clubs amateurs à qui nous devons tant. Découvrez, en vidéo, leurs réactions à cette opération et aux difficultés du monde amateur.

Notre photographe Nicolas Götz était présent mi-juillet dans les Alpes pour immortaliser le retour à l'entraînement collectif des coureurs de l'équipe. Trois groupes de travail avaient été constitués en fonction des spécialités et objectifs de chacun, tous localisés à des endroits différents du massif. Les points communs : les conditions de préparation exceptionnelles et les paysages à couper le souffle. 

Ces clichés, nous vous permettons d'en faire votre nouveau fond d'écran ! Et vous avez le choix entre chacun des trois groupes :