En prenant la direction de la Corrèze ce jeudi, à l’occasion de la plus longue étape de son édition 2020, le Tour de France proposait un terrain de jeu idéal aux baroudeurs. Ce n’est pourtant pas l’échappée matinale qui a eu le dernier mot à Sarran, après 218 kilomètres, mais Marc Hirschi, sorti dans un enchaînement de difficultés décisif à environ trente kilomètres du but. Son compatriote suisse Sébastien Reichenbach a également pris part à cette bataille pour le gain de l’étape la ligne en huitième position, au sein d’un groupe de poursuivants.  

« C’est très bien dans l’esprit », Thierry Bricaud

Au contraire de la veille, il y avait foule pour prendre l’échappée ce jeudi matin, et ce malgré les nombreuses heures de selle au programme. Le profil du jour n’avantageant ni sprinteurs, ni grimpeurs, l’opportunité était réelle, et de nombreuses équipes avaient ainsi coché cette douzième étape. Pourtant, la bagarre, n’a été que de courte durée puisqu’un quatuor a réussi à prendre les devants après huit kilomètres seulement, suivi d’un duo un peu plus tard. « On pensait que ça mettrait plus de temps à se faire, et qu’il y aurait plus de monde devant, mais Bora s’est mis à contrôler rapidement, racontait Thierry Bricaud. On a compris qu’ils voulaient reprendre des points avec Sagan. Cela n’a certes pas été d’une grande réussite, mais ça a certainement eu une incidence sur le déroulement de la course. Chacun fait sa course et c’est bien normal. Et puis, ce n’était pas non plus pour nous déplaire car on savait qu’on pouvait être présents dans le final ».

Si le peloton s’est décidé à faire rideau, il n’a donc pas pour autant laisser le champ libre aux six hommes de tête, constamment maintenus à deux minutes par la Bora-hansgrohe de Peter Sagan et la CCC de Matteo Trentin. À l’approche de l’enchaînement décisif côte de la Croix du Pey/Suc au May, à une quarantaine de kilomètres de l’arrivée, il s’est même nettement rapproché, laissant présager un tout autre scénario pour la fin de l’étape. Asgreen et Erviti, les deux derniers rescapés de l’échappée, ont ainsi rendu les armes alors que les attaques ont fusé de toutes parts. « Les gars avaient pour consigne de bouger, expliquait Thierry. On devait être présents si ça sortait. On pensait d’ailleurs que ça bougerait plutôt dans la dernière bosse, mais Seb a été opportuniste et a intégré un bon contre. Malheureusement, on est tombé sur un grand Marc Hirschi. Malgré tout, c’est très bien dans l’esprit, même si on n’est pas surpris. On sait qu’ils ont envie de bien faire et d’aller chercher des résultats ».

« Ça fait du bien pour la suite », Sébastien Reichenbach

Sorti avec deux de ses coéquipiers au sommet de la Croix du Pey, Marc Hirschi s’est envolé dans les plus forts pourcentages du Suc au May et n’a plus été revu par ses poursuivants. En contre avec Julian Alaphilippe, Maximilian Schachmann, Marc Soler et Jesus Herrada entre autres, le champion de Suisse Sébastien Reichenbach s’est dès lors battu pour les places d’honneur, récoltant la huitième à l’arrivée. « Dans le final, qui était difficile, le peloton s’est rapproché très près et il fallait être vigilants sur les coups qui sortaient, racontait le coureur helvète. J’ai suivi un groupe qui s’est pratiquement joué la victoire, mais Marc Hirschi était intouchable aujourd’hui. Les sensations sont bonnes, ça fait toujours plaisir de mettre le nez à l’avant. Ça fait du bien pour la suite ».

Si le final accidenté du jour n’était pas pour déplaire à l’Équipe Groupama-FDJ, celui de vendredi devrait encore davantage l’inspirer avec pas moins de sept côtes dont l’arrivée difficile au Pas de Peyrol via l’exigeant Col de Neronne. « On a laissé passer une occasion aujourd’hui, mais on va remettre ça demain, promet Thierry. Ce sera plus simple dans le sens où, si tu as les jambes, tu seras devant. C’est une étape de moyenne montagne, ça ne fait que monter et descendre. Il n’y a plus de place pour les sprinteurs ou les rouleurs, ça va être une histoire de grimpeurs voire de puncheurs. On est bien équipés en la matière alors on espère évidemment être présents. Et si on arrive à être plusieurs devant, ce sera encore mieux… »

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