Il y a des victoires marquantes ! Arnaud Démare et ses équipiers ont fait très forte impression dans le final de la deuxième étape du Critérium du Dauphiné avant que le sprinteur du Trèfle ne s’impose avec trois longueurs d’avance sur ses poursuivants immédiats, le Norvégien Kristoff (Katusha-Alpecin) et Bouhanni (Cofidis). Le tout au terme d’une étape qui avait fait bien mal aux jambes.

S’étant laissé distancer dans la côte de Rochetaillée dimanche, Arnaud avait clairement annoncé son objectif pour cette deuxième étape même si le défi était élevé.

« Ils ont bien géré la situation et puis c’est rentré… » T. Bricaud

« En début d’étape, dit Thierry Bricaud, il y a eu une échappée avec Micka Delage accompagnant Combaud (Delko-Marseille 13), Brown (Cannondale-Drapac) et Bouwman (LottoNL-Jumbo) mais ce n’était pas prévu, il a juste accompagné avant de se relever. A mi-parcours, il y avait un enchaînement de trois côtes difficiles que l’équipe Astana a monté très vite pour favoriser le retour en tête de Lutsenko et Arnaud n’était pas au mieux. Il a été distancé mais il y avait des coureurs partout. A ce moment précis, j’étais presque pessimiste pour lui mais Micka l’a attendu, ils ont bien géré la situation et puis c’est rentré… »

Le plus dur était presque fait pour le leader de l’équipe FDJ qui a pu ensuite se concentrer sur la fin d’étape et le sprint prévu. Un premier passage sur la ligne d’arrivée a permis de visionner le final et la dernière ligne droite en faux-plat montant. Certaines équipes travaillaient déjà, le Trèfle a attendu les dix derniers kilomètres pour remonter, les cinq derniers pour se mettre en ordre de marche.

 

« Jacopo a parfaitement manœuvré, à l’instinct, avec talent » T.Bricaud

« Davide Cimolaï était dans un mauvais jour, précise Thierry. Olivier Le Gac a enclenché la marche avant puis Ignatas Konovalovas a pris le relais. Mika Delage a étiré le peloton tandis que notre sprinteur, après avoir bien frotté, restait dans le sillage de Jacopo qui a parfaitement manœuvré, à l’instinct, avec talent. C’était presque une répétition de l’entraînement avec pour finir une route bien large, toute droite pendant quatre kilomètres et avant une arrivée comme les aime Arnaud… »

Quand Arnaud a déboité, il était à hauteur de Kristoff et avec Bouhanni dans la roue. A l’arrivée, il s’est imposé avec trois longueurs d’avance. Sa sixième victoire cette année, la deuxième en World Tour, la seizième pour l’équipe FDJ, la quatrième en World Tour.

« J’avais dit que cette arrivée me convenait mais il me fallait passer les difficultés pour avoir une chance » A. Démare

« Je suis très content d’avoir gagné, dit-il. J’ai eu un moment difficile à 70 kilomètres de l’arrivée, dans les cols. Après, j’avais les jambes dures mais je n’étais pas le seul, les sprinteurs étaient émoussés. Ce matin, au petit-déjeuner, j’avais dit que cette arrivée me convenait mais il me fallait passer les difficultés pour avoir une chance de disputer le sprint. Je l’ai fait avec mes équipiers et c’est le signe que nous avons bien travaillé lors de notre stage en Corse. »

Si Arnaud et ses équipiers étaient heureux de leur journée, David Gaudu finissant dans le peloton bien protégé par Jérémy Maison, l’était aussi.

Mardi, la troisième étape est jugée à Tullins, tout près de chez Thierry Cazeneuve, l’ancien directeur du Critérium du Dauphiné-Libéré. Un nouveau sprint massif est envisagé en dépit d’un terrain bosselé.

Par Gilles Le Roc’h 

Aucun commentaire