Arnaud Démare a franchi la ligne d’arrivée tracée dans la station des Rousses avec soulagement. Le champion de France a vécu une nouvelle journée galère dans le Tour de France. En manque de forces, il a été distancé après quelques kilomètres mais est parvenu à terminer dans les délais une étape très rapide. Grâce à son courage. Grâce surtout à ses deux formidables équipiers Mickael Delage et Ignatas Konovalovas.

C’était évident pour tout le monde, il y aurait beaucoup de candidats à l’échappée dès le départ de Dôle. La course a donc été endiablée pendant les deux premières heures avant qu’un groupe de 46 coureurs ne prenne le large. Il y avait bien longtemps qu’Arnaud Démare avait lâché prise.

« Ça ronflait devant et Arnaud n’était pas bien » T. Bricaud

« Au début, j’ai eu peur, dit Thierry Bricaud qui est resté toute la journée auprès de ses trois coureurs. Ça ronflait devant et Arnaud n’était pas bien. Il n’arrivait pas à bouffer, n’avait pas de force. Il s’est refait progressivement et tant mieux  parce qu’il ne serait jamais rentré dans les délais. Heureusement, il avait ses deux équipiers qui méritent tout notre respect. Ce fut pour eux une grosse journée de sacrifice. J’ai été rassuré après 90 kilomètres, Arnaud a retrouvé de meilleures jambes et subissait moins. Tous les trois ont fini par rattraper quelques coureurs mais ce fut une journée compliquée. »

A l’avant Rudy Molard avait pris place dans ce groupe conséquent dont s’est extrait Calmejane (Direct Energie) pour l’emporter en solitaire mais y figurait aussi des clients au maillot jaune et le Team Sky n’a jamais lâché prise. La vitesse a été rapide tout le temps. Impossible pour le champion de France et ses deux équipiers de se relâcher un peu.

« Le Tour fait passer rapidement de l’euphorie à la crainte » M. Madiot.

« La journée a été longue, dit Marc Madiot. Le Tour fait passer rapidement de l’euphorie à la crainte. Depuis le départ, le groupe fait bloc. Pour avoir surmonté ses ennuis de santé, Olivier Le Gac est un sacré coureur et j’ai aimé ce que mes gars m’ont dit en montant dans le bus. « On gagne ensemble, on perd ensemble ! » m’a dit Ignatas. « Il faut qu’on l’aime pour se mettre dans un tel état » a conclu Mika.  »

Arnaud Démare a mis quelques minutes pour récupérer un peu. Avant de s’expliquer et de tordre le cou à la rumeur qui s’est propagée bien vite laissant dire qu’il est malade. « Aujourd’hui, dit-il, mes deux ange-gardiens, Kono et Mika, ont été exceptionnels. Je pense que j’ai eu du mal à récupérer de ces derniers jours. Je manque de glycogène. Je ne me sens pas malade mais je suis nul. Aujourd’hui j’étais même très nul. Je dis encore merci à mes deux équipiers. »

En fin d’étape, Rudy Molard a payé tous ses efforts d’une semaine bien remplie. Pour lui comme pour tous ses équipiers, il y a une étape difficile à passer dimanche en direction de Chambéry avant une nécessaire journée de repos en Dordogne.    

 Par Gilles Le Roc’h   

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