Il l’a fait ! Thibaut Pinot, deuxième de la dernière étape de montagne derrière l’intouchable Nibali (Astana) a réussi dans son entreprise consistant à distancer Alejandro Valverde qui le précédait de 34 secondes au départ de Pau et si son avance sur Péraud (Ag2R-La Mondiale) et sur l’Espagnol est infime (13 et 15 secondes), on se souviendra toujours que le jeune leader de l’équipe FDJ.fr est deuxième du Tour de France à trois jours de l’arrivée.

L’équipe Astana, lançant très rapidement la poursuite derrière une échappée de 20 coureurs, n’a pas fait mystère de son ambition : voir le maillot jaune gagner au sommet d’Hautacam. Avant que l’Italien n’attaque à 10 kilomètres du sommet, Thibaut Pinot n’a jamais quitté les premières places du peloton, une nouvelle fois merveilleusement soutenu par tous ses équipiers, hormis Matthieu Ladagnous qui avait pris place dans le groupe de tête et qui a servi d’appui à Thibaut dans la descente du Tourmalet.

Valverde avait décidé d’y attaquer, action qui pouvait être considérée comme un aveu de faiblesse. Le peloton l’a repris au bas de la descente et c’est donc Hautacam, le dernier col du Tour, qui s’est offert au panache de Thibaut, celui qui avec Nibali aura été le plus grand attaquant de tous les protagonistes du classement général.

Il a de la fougue Thibaut et a suscité l’admiration dans cette ultime ascension escaladée vent de face, tout d’abord dans le sillage d’un extraordinaire Arnold Jeannesson qui a assuré le train de ce peloton après l’attaque de Nibali à plus de 10 kilomètres de l’arrivée.

Puis Thibaut a attaqué, entraînant les seuls Tejay Van Garderen (BMC) qui s’est comporté loyalement en prenant souvent des relais, du moins tant qu’il le put, et Jean-Christophe Péraud, à la rupture jusqu’au sommet. Le trio a repris Majka, le meilleur grimpeur du Tour, qui s’était intercalé et c’est avec toute sa hargne que Thibaut l’a devancé sur la ligne d’arrivée.

« C’était le dernier gros effort en montagne, dit Thibaut, j’ai tout donné jusqu’à la ligne pour finir deuxième et creuser l’écart sur Valverde (relégué à 49 secondes). Je connaissais bien cette ultime ascension, lors du stage du mois de mai, on s’était logé en bas. C’est une montée qui me convient avec de forts pourcentages. J’ai pensé à bien gérer mon effort, à ne pas mettre dans le rouge.

Ce fut une dure journée. Nibali est intouchable. J’ai conservé de bonnes jambes mais je suis fatigué. On a fait le plus dur… Je suis deuxième mais ce n’est que provisoire, je ne m’enflamme pas, le chrono, samedi, peut tout changer. Le contre la montre de Bergerac à Périgueux sera décisif et je sais que je vais devoir y réaliser une très grande performance. J’ai fait des progrès dans cette discipline, signant 3 top 10 dans des contre la montre du World Tour cette année et surtout j’y prends du plaisir.

Péraud et Valverde savent rouler et si j’ai une quinzaine de secondes d’avance sur eux, je me dis que nous partirons à égalité. »

Arnold Jeannesson a pris la quinzième place de l’étape et a intégré le Top 30 du classement général, tandis qu’Arnaud Démare, avec le sourire, a fini dans les délais.

« Ce fut de nouveau une étape difficile, dit-il.Même sur le plat, ce n’était pas facile parce qu’il y a eu un super tempo d’Astana. J’étais content d’arriver au pied du Tourmalet pour faire le gruppetto. On a bien géré et ce soir je commence à apercevoir Paris. Dimanche, je serai très content de terminer mon premier Tour de France ! »

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