Etape 14, San Vito al Tagliamento – Monte Zoncolan (186 km)

Thibaut Pinot reste dans le match !

Le Monte Zoncolan a livré son verdict. Revenu à son meilleur niveau, Froome (Team Sky) l’a emporté après avoir attaqué à quatre kilomètres du sommet. Deuxième, Simon Yates (Mitchelton-Scott) a conforté son maillot rose.

Sixième en accomplissant toute la montée en compagnie de Tom Dumoulin (Team Sunweb), Thibaut Pinot est quatrième du classement général mais reste dans le match. Cette étape a également été marqué par le final ahurissant de Sébastien Reichenbach.

A 60 kilomètres de l’arrivée et au pied de la première difficulté, le Passo Duron, il était acquis que les six échappés emmenés par les Italiens Conti (UAE-Team Emirates) et Barbin (Bardiani-CSF) ne pourraient atteindre leur but. Le peloton se situait alors à 5’20’’. C’est aussi le moment d’une crevaison pour Sébastien Reichenbach, contraint de mettre pied à terre avant de sprinter pour doubler tous les coureurs distancés et finalement reprendre place dans le peloton  réduit à une quarantaine d’unités. Aux premières rampes du Zoncolan, le grimpeur suisse était auprès de Thibaut Pinot.

 Le leader de l’équipe Groupama-FDJ a très bien limité la casse.

Cette crevaison a sans doute joué dans le final, quand Thibaut a été légèrement décramponné sur l’attaque de Froome par les trois petits gabarits Yates, Pozzovivo (Bahrain-Merida) et Lopez (Astana) avantagés par la pente. Sans tous les efforts consentis auparavant, Sébastien aurait été encore plus utile à Thibaut. Lequel n’était sans doute pas dans sa meilleure journée pour découvrir cette ascension parmi les plus dures d’Europe mais finissant à 36 secondes de Yates, le leader de l’équipe Groupama-FDJ a très bien limité la casse.

« Ça s’est fait à la cuisse, dit Jussi Vekkanen, Thibaut n’avait peut-être pas les sensations espérées mais il a bien limité. Tout ce que je peux dire est qu’en cours d’étape, il n’a pas dit qu’il se sentait mal. Sous la tente, pour éviter la pluie qui menaçait, il s’est vite changé afin de rejoindre son bus en contrebas mais il était zen. Oui, les petits gabarits sont devant mais il ne faut pas oublier le contre la montre mardi. »

Sébastien Reichenbach ne s’est pas désuni.

Après avoir lâché prise mais bien après George Bennett (LottoNL-Jumbo), Fabio Aru (UAE-Team Emirates), Rohann Dennis (BMC) ou Peïo Bilbao (Astana) tous présents dans le Top 10 du classement général, Sébastien Reichenbach ne s’est pas désuni et a atteint la ligne d’arrivée à la huitième place.

« C’est une belle équipe de copains. » M.Gayant

« Sébastien a fait un sacré numéro, assure Martial Gayant. Quand on l’a vu crever, on s’est dit ‘’Mince, là on n’est pas bien !’’. Et puis au pied du Zoncolan, il était là ! Il avait de super jambes et nous a impressionné. Steve Morabito et Georg Preidler également ont fait une très belle étape. Je confirme, c’est une belle équipe de copains. Seul petit souci, Anthony Roux est un peu souffrant, il tousse… »

Le debriefing de l’étape n’avait pas été fait mais il est bon se rappeler que Thibaut Pinot connaît souvent un virage délicat en fin de deuxième semaine d’un Grand Tour avant de finir en très grande condition. Or, cette troisième semaine, depuis le contre la montre de Rovereto mardi et l’arrivée à Cervinia, samedi, est rude.

« Il faudra être régulier dans une troisième semaine qui sera très difficile, rappelle Martial Gayant. Aujourd’hui, on a perdu du temps mais on est dans le match ! »

Par Gilles Le Roc’h

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