L’équipe FDJ n’avait jamais disputé les Strade Bianche, une course récente qui est en vogue et empruntant, dans la belle Toscane et autour de la ville de Sienne, des chemins de terre. Cette découverte a été marquée par la très belle journée de Thibaut Pinot, échappé pendant plus de 150 kilomètres avant de prendre la neuvième place, un peu plus de deux minutes après le vainqueur Kwiatkowski (Team Sky).

Sur la si belle place de Sienne les coureurs arrivent un à un, témoignant de la rudesse du combat livré pendant des heures. Le visage de Thibaut est bien marqué, il avouera même n’avoir pas fini une course ‘’aussi cramé depuis longtemps’’ mais, en ayant pris du plaisir, le leader de l’équipe FDJ avait toutes les raisons d’être heureux de sa journée.

Vendredi, Yvon Madiot, se souvenant de la proximité de Tirreno-Adriatico qui est un vrai objectif du Trèfle, suggérait à ses coureurs de prendre leurs marques, s’agissant d’une première. De retour de reconnaissance, Thibaut et ses équipiers ont dit leur envie de faire la course. Ils ont tenu parole.

« Thibaut est le premier grimpeur » Y.Madiot

Peu après le départ, il y eut une attaque de cinq coureurs, Jaurégui (ag2r-La Mondiale), Gonçalves (Katusha-Alpecin), Korsaeth (Astana), Andreetta (Bardiani-CSF) et Mattia Frapporti (Androni-Sidermec). A contre-temps, Thibaut a attaqué à son tour et est parvenu à rejoindre les hommes de tête.

« Quand Thibaut est sorti, approximativement au km 18, explique Yvon, le peloton a temporisé pendant 40 kilomètres mais après ça n’a pas arrêté de bagarrer. A l’arrière, le peloton a explosé sur un coup de bordure, en raison des chutes aussi. Il y en eut pas mal mais pour nous ça n’a pas eu de conséquences… ».

Thibaut Pinot en échappée

L’écart maximal a atteint sept minutes pour n’être plus que de deux minutes à 60 kilomètres de l’arrivée. Le peloton était alors dirigé par un groupe de 12 coureurs comprenant quasiment tous les favoris hormis Sagan (Bora-Hansgrohe) qui a abandonné. Ce groupe précédait un autre groupe d’une trentaine de coureurs dont Jérémy Roy, Matthieu Ladagnous et Sébastien Reichenbach qui marchait fort mais fut contrarié par la casse de son dérailleur.

« Quand Thibaut a été repris par l’avant-garde du peloton à 36 kilomètres, poursuit le directeur sportif de l’équipe FDJ, je me suis dit que ce serait dur. Ça ne temporisait pas, ça ne cessait pas d’attaquer. C’était une course de moelleux ! Quand on est rejoint, moralement c’est plus dur, il a semblé marquer un peu le pas mais après il s’est calé dans les roues. Pour finir, en s’accrochant, en finissant bien avec le seul Benoot (Lotto-Soual), Thibaut a signé un joli top 10 et comme il le disait dans le bus, il est le premier grimpeur. »

« Pour ma part, dit Yvon, c’est une belle découverte. J’ai bien aimé. C’est joli, c’est spectaculaire, c’est à part et il y a eu du sport sur un parcours pas facile. Je suis satisfait, on n’était pas sur notre terrain, c’est quand même plus pour les puncheurs, pour les gars de l’Amstel Gold Race par exemple. Nous, on n’a pas eu de casse, dans une course un peu dangereuse parce que ça frotte beaucoup. Maintenant, c’est place au repos. On va rester au calme à notre hôtel qui est en rase campagne. Le départ de Tirreno-Adriatico est à Lido Camaïore où c’est plus difficile de rouler. Alors on reste là. Demain on va faire un petit décrassage tranquille et puis lundi on va travailler le contre la montre par équipes. »

Par Gilles Le Roc’h

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