Avec l’annonce de l’association des sociétés FDJ et Groupama, unies jusqu’en 2020 dans l’accompagnement de l’équipe cycliste fondée en 1997, Marc Madiot est un manager heureux. Cet accord va lui donner la possibilité de concrétiser la progression de sa structure sportive et de mener à bien son renforcement sans renier l’ADN et la philosophie de son groupe.

Marc Madiot, votre équipe cycliste franchit une étape importante ce mercredi avec l’annonce faite du renfort de Groupama ?

Oui, c’est une nouvelle et grande impulsion donnée à l’équipe. Il y a 20 ans, on était parti d’une petite épicerie pour devenir une belle entreprise. L’accord intervenu entre les sociétés FDJ et Groupama va lui permettre de passer un cap supplémentaire. Nous allons devenir une grande entreprise de notre sport.

« Il faut sentir le vent et s’organiser en fonction du vent et ça tombe bien parce que Groupama était dans la voile. »

De prime abord, l’accord entre ces deux groupes importants était inattendu ?

Après coup, je me dis que seul ce type de partenariat pouvait aboutir. Il s’agit de l’association de deux grandes boites décidées à faire mieux à deux que seules. Au sujet de l’équipe cycliste, il y a une grande cohésion entre elles. Dans nos campagnes, en traversant un village vous voyez toujours un trèfle sur une enseigne, deux maisons plus loin il y a celle de Groupama, représentant un village avec des sillons. Des logos d’entreprise ont toujours une signification. Les deux logos de Groupama et FDJ sont implantés dans le pays et il est donc logique qu’elles se rejoignent sur un sport comme le vélo. Cela donne de l’ampleur au projet.

Vous semblez nous dire qu’il s’agit d’une évolution normale ?

Jamais, je ne dirais assez dit merci à FDJ. Depuis vingt ans, il y a une grande cohésion entre l’équipe et le partenaire. Nous sommes sur la même ligne philosophique. Nous le sommes aussi avec Groupama. Cet accord n’est pas une récompense de notre travail, ce n’est pas une finalité non plus. C’est le début d’autre chose. Il faut vivre avec son temps, s’adapter aux évolutions. Mon sentiment personnel importe peu mais dans le monde de l’entreprise, il est important de se régénérer. De rester jeune dans ce qu’on fait. Jeune dans l’exercice de son job, quel qu’il soit, à fortiori dans le sport, ou bien tu périclites. Il faut sentir le vent et s’organiser en fonction du vent et ça tombe bien parce que Groupama était dans la voile. Dans ma fonction de manager, je me tiens au fait de l’évolution de mon sport pour être en capacité de réagir au quotidien et dans ma vision de l’équipe.

Puisque le recrutement de l’équipe en 2018 est fait, cet accord n’aura pas un impact spectaculaire de ce point de vue ?

En 2018, nous allons nous installer dans le paysage. Avec notre nouveau partenaire, nous allons créer une équipe de développement et renforcer notre filière de formation. Un cadet qui brillera dans le Trophée Madiot pourra faire tout son parcours avec notre équipe de développement s’il le souhaite. Nous allons aussi être en capacité de progresser encore au niveau du matériel, notre cellule de recherche va encore évoluer. Cela passera par une montée en puissance sportive. On est là pour ça en gardant notre philosophie franco-française. Nos coureurs étrangers de l’équipe World Tour s’adaptent à cette philosophie. Dans l’évaluation de notre projet, je vois beaucoup de symboles. Le fait de continuer à ne pas mettre de marquage sur le maillot de champion national est un signe fort du positionnement de Groupama. De même qu’il rejoindra prochainement le MPCC, le Mouvement pour un Cyclisme Crédible. Notre équipe veut aller plus haut et être plus forte en respectant son ADN et sa philosophie.

Marc, votre équipe a beaucoup progressé depuis cinq ans, à tous les niveaux. Cet accord en est une conséquence directe ?

Nous avons une belle équipe depuis 3 ans. L’accord en question arrive au bon moment. C’était l’heure pour nous, pour les coureurs et l’encadrement. Il n’est pas question de régresser et les moyens qui seront les nôtres vont nous permettre de grandir au niveau sportif. De renforcer la densité de notre équipe. Jusqu’à cette saison, nous étions capables de faire des coups ponctuels et marquants avec Thibaut Pinot et Arnaud Démare mais nous n’avions pas forcément un banc de touche très fourni. Dans le foot, le banc compte autant que le 11 titulaire.

« Je suis fier de mes coureurs et de mon encadrement. L’accord Groupama – FDJ a été rendu possible par ce travail aussi. »

Ce projet d’une équipe continentale vous tenait à cœur depuis longtemps à Yvon Madiot et vous ?

Avec Groupama, en 2019 notre équipe de développement nous permettra d’aller dans tous les coins de la France où on peut aller. De disputer le Tour de Normandie, le Tour de Bretagne, Paris-Roubaix Espoirs… Nous serons axés sur les jeunes talents français sans fermer la porte à de grands espoirs étrangers. Pour l’équipe type, ce sera la même chose mais il y a des coureurs en place, des routes tracées et j’ai envie qu’ils s’expriment pleinement. On ne va pas changer pour changer. De nouveau, en 2018 on sera là pour gagner souvent et gagner de belles courses.

Quel est votre état d’esprit aujourd’hui ?

Ce qui a été fait par le passé a été bien fait. C’est une fierté. Je suis fier de mes coureurs et de mon encadrement. L’accord Groupama – FDJ a été rendu possible par ce travail aussi. J’ai été au cœur de la négociation et de l’écriture du contrat. Je peux dire qu’à tous les niveaux des parties impliquées, c’est du top ! Ce n’est jamais dans l’à peu près et c’est dire ce que va représenter l’équipe à l’extérieur. Pourtant chaque jour le dossard et le compteur seront remis à zéro. C’est le cas en 2018. Ce sera le cas en 2019 mais je peux avouer que je suis très excité par ce nouveau challenge.

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