Le cyclisme est le plus merveilleux des sports, il est aussi le plus cruel. En 24 heures, Thibaut Pinot et l’équipe Groupama-FDJ ont connu le merveilleux et le terrible. L’espérance et le désarroi. Après la troisième place acquise à Bardonecchia de haute lutte, Thibaut a subi une défaillance terrible dans l’avant-dernier col du Tour d’Italie. A bout de lui-même et malgré le soutien magnifique de tous ses équipiers et du staff, il a fini très attardé et a vu son rêve de podium s’écrouler.

Cette étape, la dernière en montagne, était difficile mais au lendemain de l’exploit de Thibaut et Sébastien Reichenbach sur la route de Bardonecchia, il s’agissait d’assurer le podium, de contrôler le Colombien Lopez (Astana), resté le seul rival pour la troisième place. Certes Thibaut avait souffert en début de semaine mais l’image laissée au sommet du col delle Finestre la veille, avait effacé son visage marqué. Rien ne laissait envisager ce qui est survenu dans l’ascension du col de Saint-Pantaléon, dans l’avant-dernière difficulté d’un Grand Tour intense.

« On ne s’attendait pas à cette défaillance. On la prend de plein fouet. On a très mal » M. Gayant

L’annonce par Radio-Tour des difficultés de Thibaut pendant cette ascension a été un choc. Semblant harassé, il a été irrémédiablement distancé par le peloton.

« Il est vidé, disait Martial Gayant pendant l’étape, il n’a plus de forces. C’est très compliqué. A 48 heures d’un podium qui nous tendait la main, on perd tout. C’est très dur. Thibaut souffre mais il est allé au bout, au bout dl’étape et au bout de lui-même. Ses équipiers sont autour de lui et l’encouragent. Depuis Imola il était souffrant mais on était passé au dessus de tout ça. Hier, avec Sébastien Reichenbach, il nous avait offert un super final… On ne s’attendait pas à cette défaillance. On la prend de plein fouet. On a très mal. On a essayé de donner le mieux possible mais il nous manque cette étape pour atteindre notre objectif. Depuis le départ d’Israël, nous avons fait beaucoup de sacrifice est c’est dur à accepter mais c’est le sport…  »

 

« j’ai eu un mauvais pressentiment ce matin » J. Roy

Après l’arrivée, le grand copain de Thibaut, Jérémy Roy, son copain de chambre aussi, a raconté cette bien triste journée. A travers ses propos transpirent la souffrance de son leader, de tous les équipiers, de tout le staff. Oui, le cyclisme est un sport terrible aussi.

« On savait Thibaut souffrant depuis quelques temps, dit Jérémy, et il a dépassé plus que ses limites toute la semaine. C’est ça le champion. Il a fait une étape au bout de lui-même et son corps a dit stop. Aujourd’hui, il était à l’agonie sur le vélo, c’était pénible à voir. Un calvaire. La nuit a été compliquée pour lui et j’ai eu un mauvais pressentiment ce matin. C’est ça le sport, il y a des hauts et des bas, des pleurs, des joies, des tristesses, et aujourd’hui ce n’était pas du bon côté.  »

A la veille de l’arrivée à Rome, tous ont fait bloc samedi soir autour de Thibaut que l’on sait dévasté. L’amitié est une valeur forte de l’équipe Groupama-FDJ.

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