Jérémy Roy entame dimanche sa seizième saison professionnelle, cela fait de lui le doyen de l’équipe avec Benoît Vaugrenard. S’il reste en 2018 un équipier privilégié de Thibaut Pinot, Jérémy est heureux d’être le capitaine de route de l’équipe FDJ, de veiller sur les jeunes qu’il juge très talentueux comme naguère Jean-Cyril Robin et Carlos Da Cruz ont veillé sur lui à ses débuts.

Jérémy, tu as démarré dimanche ta seizième saison professionnelle. Comment l’appréhendes-tu ?

Je reviens d’un stage d’une semaine à Calpe avec le groupe de coureurs prévu pour le tout début de saison dans le sud de la France. Nous étions sept, Benoît Vaugrenard, Marc Sarreau, Bruno Armirail, Valentin Madouas, Benjamin Thomas, Léo Vincent et moi. On a fait pas mal de fractionné. J’ai passé un bon hiver mais j’ai été un peu malade avant le stage et cela m’a contrarié pendant cinq à six jours. 

Dans quel état d’esprit abordes-tu 2018 ?

«  j’ai eu la chance de profiter de l’expérience de Carlos Da Cruz et Jean-Cyril Robin. »

C’est vrai, il s’agit de ma seizième saison… J’aimerais profiter de chaque course, rassurer et conseiller les jeunes pour qu’ils s’expriment pleinement. Ils ont vraiment un gros potentiel et ce serait bien qu’ils en profitent en début de saison quand nos leaders ne sont pas là. Il est important pour moi d’effectuer ce travail de transmission. Quand j’ai débuté, j’ai eu la chance de profiter de l’expérience de Carlos Da Cruz et Jean-Cyril Robin.

Tes dernières années ont été contrariées par des ennuis de santé, notamment liés à l’artère iliaque. Comment te sens-tu ?

J’ai été opéré de l’artère iliaque il y a 8 ans mais je traine ce mal à la jambe droite depuis dix ans. C’est la conséquence d’un mix de plusieurs petites choses. C’est handicapant. Ça se traduit par une dissymétrie du ressenti des douleurs dans cette jambe. Cela provoque des sensations très étranges et une baisse de rendement. Grâce au capteur de puissance, j’ai constaté qu’il y a une différence de 20% entre la manivelle droite et la manivelle gauche. Je suis surtout handicapé dans les longs cols et les chronos.

Le chrono qui était il y a peu ton champ de compétences ?

Ma mission a changé, j’étais fort en chrono entre 2010 et 2013. A l’époque, il n’y avait pas un leader officiel dans l’équipe et ça me donnait pas mal de libertés. Je prenais des échappés et je travaillais cet effort au seuil pendant pas mal de temps. Aujourd’hui je suis un équipier, j’ai changé de métier, l’effort en course n’est plus le même. Le chrono désormais, je ne le travaille pas en course et moins à l’entraînement. Les années passent aussi. Dans cette discipline, je ne suis pas la rue mais j’ai constaté 3% de baisse par rapport à avant.

Tu auras 35 ans en juin prochain. Penses-tu parfois à ta fin de carrière ?

« Je pratique ce métier avec beaucoup d’envie »

J’y pense de temps en temps mais je n’ai pas fixé une date pour arrêter. Je veux profiter de chaque course en me disant que c’est la dernière fois peut-être mais je n’ai pas un plan précis. Je pratique ce métier avec beaucoup d’envie. Je n’aime pas trop aller m’entraîner sous la pluie mais je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de coureurs qui soient heureux d’y aller. Ou alors c’est pour faire genre…

Ton équipe FDJ sera dans un peu plus d’un mois rejointe par un très gros sponsor, Groupama. Que cela t’inspire-t-il ?

« Groupama est le partenaire idéal »

Groupama ne sort pas de nulle part et c’est une très bonne nouvelle. Cette société a accompagné la voile pendant 20 ans et a démontré qu’il s’agit d’un sponsor fidèle, comme la FDJ dans le vélo. Je compare le vélo et la voile, qui sont des sports de recherche et d’optimisation, ce qui rejoint la philosophie de mon équipe. Groupama est donc le partenaire idéal. Du coup, l’équipe est à un tournant de son histoire et si ça ne se voit pas forcément en 2018, ça se verra en 2019, peut-être par un recrutement important.

Quel est ton programme de courses en ce début de saison ?

J’enchaîne avec l’Etoile de Bessèges, le Tour de Provence et en mars avec les Strade Bianche, le Grand Prix de Larciano et le Tour de Catalogne.

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