Arthur Vichot a gagné pour la troisième fois le Tour du Haut-Var et compte déjà deux victoires cette année. Comme Arnaud Démare et Thibaut Pinot il est un leader du Trèfle qui répond présent. Le double champion de France est aujourd’hui à maturité, il se connaît par cœur et opte cette année pour un parcours différent en prévision des classiques ardennaises qui lui tiennent à cœur. Gagner et prendre du plaisir, deux notions dont Arthur ne peut se départir.

Arthur, te voilà l’égal de Joop Zoetemelk au palmarès du Tour du Haut-Var ?

On me l’a dit… L’important c’est de gagner des courses. Ce record, franchement… Bon si c’était pour Liège-Bastogne-Liège ou le Mondial, je serais ravi mais là, c’est anecdotique.

Il n’empêche que tu as fait de cette course ton jardin ?

Le parcours est souvent le même pendant deux jours avec les mêmes coureurs qui sont devant. Après, ce qui fait la différence, c’est la stratégie. Nous on sait ce qu’il y a à faire, mes équipiers savent qu’on peut gagner. Ça facilite ce qu’il y a faire.

Arthur Vichot remporte le général du Tour du Haut Var, Julien Simon (Cofidis) remporte l’étape

Tu étais frustré de ta deuxième place samedi ?

Je n’étais pas frustré parce que Sam Dumoulin était plus fort que moi. Moi, je n’avais pas eu de grosses sensations pendant la journée mais j’ai été déçu pour l’équipe. Après, je ne me suis pas mis l’araignée dans la tête. Il n’y avait rien de définitif, le bilan il fallait attendre dimanche soir pour le faire. Il est positif.

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Tu savais devoir faire la différence dimanche dans les quinze derniers kilomètres. L’étape était longue…

C’était excitant et long. Le parcours était exigeant, à la limite il était plus facile dans les 50 derniers kilomètres. Avant le final, on gamberge, on se pose des questions, on focalise sur l’arrivée. Dans l’approche des Tuillières, j’étais content que ça arrive. Les mecs m’ont placé, Odd Christian Eiking a fait le pied à bloc pour asphyxier les mecs qui ne passent pas les bosses. Christian (Odd Eiking) a mis une bonne grosse moitié du peloton dehors. Moi, je n’étais pas à mon meilleur niveau, je n’avais pas de super sensations mais avec une telle équipe… A la limite j’étais mieux dimanche dernier dans le Trophée Laigueglia (7e) et je suis resté dans le sud pour rouler. J’espère que tout concordera pour le week-end prochain.

« Je suis heureux de compter déjà deux victoires cette année »

Ces deux épreuves, les Boucles du Sud-Ardèche et la Drome Classic, sur le papier te conviennent bien ?

Oui, ce sont de belles courses qui me conviennent. Si je suis bien le Jour J, je ne suis pas à l’abri de gagner. Et je sais que l’équipe sera de nouveau au top, elle l’est depuis le début de saison. Ce week-end, les mecs se sont mis la gueule de travers pour moi. Ils bossent bien, ne se posent pas de questions. En d’autres années, quand il fallait rouler et contrôler une course de février, il était possible d’entendre certains rappeler que la saison est longue. Là, ils demandent de le faire !

Ensuite il y a un changement dans ton programme ?

C’est vrai, je ne vais faire ni Paris-Nice, ni Tirreno-Adriatico. Je ne l’ai pas demandé mais j’ai eu de bonnes discussions avec mon entraîneur Julien Pinot et avec les directeurs sportifs. Paris-Nice, le parcours n’est pas pour moi à part une étape. Préparer ça, je n’en vois pas l’intérêt. Dans Tirreno-Adriatico, Thibaut aura son équipe, je ne suis pas indispensable. Ce n’est pas mal de tenter autre chose, d’aller vers le mois d’avril avec un programme plus light. Paris-Nice est mentalement difficile, Milan-San Remo l’est aussi. Je vais donc couper dimanche soir prochain et reprendre dans le Tour de Catalogne qui est une belle course, enchainer avec le Circuit de la Sarthe et Paris-Camembert qui me conviennent bien et enfin les classiques ardennaises. Ce sont des courses qui me plaisent. Mon but en janvier était de faire les six prochains mois en me faisant plaisir, en étant acteur, avec le maillot de champion de France sur le dos. Je suis heureux de compter déjà deux victoires cette année. Bon, dans le Tour du Haut-Var, je portais le maillot vert, c’est triste !

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L’idée est d’être au top dans les Ardennaises, ce qui n’a pas été possible ces deux dernières années ?

D’y arriver avec de la force et de la fraicheur. En général, j’étais assez bien dans l’Amstel Gold Race mais j’étais en bout de course, en fin de cycle et puis avec les conditions météorologiques souvent mauvaises, je tombais malade. L’important est d’essayer autrement.

Il n’y a pas de raison que tu ne parviennes pas à gagner en World Tour comme tu l’as fait dans le Critérium du Dauphiné ou Paris-Nice ?

Ça fait deux ans que je n’ai pas de résultats dans le World Tour mais par le passé j’en ai été capable. C’est mon objectif cette année. Si je gagnais une étape du Tour de Catalogne, je serais ravi.

Quel est ton programme cette semaine ?

Ce sera une semaine plus cool avant ces deux courses. Dans le Tour du Haut-Var, c’était une étape de plus de 200 kilomètres, sur un parcours exigeant et avec la pression du favori. J’ai fait de belles courses. Ces prochains jours, je vais faire des petits rappels pour ma condition physique.

Par Gilles Le Roc’h

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