Troisième de la première étape, puis deuxième, cinquième et deuxième, Thibaut Pinot est parvenu à ses fins en s’imposant vendredi dans la cinquième étape du Tour des Alpes qu’il avait animée en attaquant à plusieurs reprises son rival Geraint Thomas. Deuxième du classement final à sept secondes du Gallois, Thibaut fait un bilan très positif de sa première participation à cette course qu’il l’a séduit. Il se projette désormais vers le Tour d’Italie avec un très grand moral et beaucoup d’envie.

Thibaut, tu produis vraiment du beau cyclisme ?

Quand t’es bien, c’est plus facile. Je suis vraiment content d’être venu dans cette course que je ne connaissais pas, pas plus que l’équipe d’ailleurs, ç’a été une très belle surprise. J’avais une très bonne équipe et de bonnes sensations. Après un gros travail de préparation au Giro, j’avais besoin de me faire plaisir et ce fut le cas. Finir sur une victoire d’étape, c’est top. Je quitte cette course avec un très bon moral.

Tout s’est joué dans le final de la troisième étape où Thomas a fait la différence mais sur l’ensemble de la semaine, vous faites jeu égal ?

L’étape décisive était mercredi et c’est le jour où je n’étais pas au top. Lui, en effet, a fait un numéro en poursuiteur dans le dernier kilomètre. Je perds le Tour des Alpes là, dans le dernier kilomètre. Seb Reichenbach n’était pas là (il dispute le Tour de Romandie), mercredi il m’a manqué un grimpeur mais je n’ai pas de regrets.

Au cours de cette semaine, tu as rappelé l’étendue de ton panel de coureur complet ?

Oui et c’est important de le faire, de travailler tous les aspects en compétition. Il n’y avait pas de contre la montre mais j’ai été heureux de pouvoir sprinter en petit comité avec une équipe capable de m’emmener et de me déposer à 200 mètres de la ligne d’arrivée. J’ai une bonne giclette et j’ai déjà gagné comme ça mais maintenant j’ai de bons gaillards qui peuvent me déposer. Jeudi à Cles, j’ai été déçu de finir deuxième et je sais qu’en gardant ma ligne, Montaguti ne serait pas passé mais il allait vite aussi.

Dans cette dernière étape aujourd’hui, tu as beaucoup tenté, avant de gagner ?

Surtout, je ne voulais pas avoir de regrets. Dommage, le col était assez loin de l’arrivée et on ne l’a pas monté par le bon côté. En plus Thomas avait Landa. J’ai attaqué pour voir s’il était en difficulté et pour moi, de toute façon, il était important de me tester. Une fois le col passé, je me suis consacré à la victoire d’étape. On avait bien travaillé dans le briefing, je savais que c’était sinueux et qu’il fallait passer en tête les 300 derniers mètres. En sortant le premier du dernier virage, il y avait une grande chance que je gagne. J’ai bien maîtrisé.

Bref, on peut dire que c’est une semaine réussie ?

Cette semaine mon idée était vraiment de me faire plaisir. C’était une course pour grimpeurs, donc pour moi. On n’a pas été trop embêté par la pluie et la neige. Il faisait froid et sec. Je sais maintenant que c’est une très bonne préparation. Maintenant je rentre chez moi avec mon frère en voiture et puis je vais passer un week-end tranquille avant de travailler comme il faut. Ce sera une semaine de compensation mais il me faut garder le rythme. Certes l’important dans le Giro est d’être bien en troisième semaine mais il faudra monter l’Etna au bout de quatre jours.

« Le Giro, je pense que c’est ce qui me convient le mieux. »

Des trois Grands Tours, tu penses que le Giro t’est le plus favorable ?

Le Giro, je pense que c’est ce qui me convient le mieux. C’est vrai, je ne l’ai jamais fait et on verra fin mai ce qu’il en est mais les courses en Italie me conviennent bien. Je sais aussi que dans le Giro ça court différemment et les étapes plates sont très rares. La plupart du temps, il y a toujours une bosse à monter dans le final. Ce ne sera pas possible de m’ennuyer.

A ce moment de la saison, tu as tout lieu d’être satisfait. La longue coupure que tu as observée après le Tour 2016, tu en ressens les effets ?

Pour l’instant, je suis content et j’espère être sur le même tempo jusqu’à la fin de la saison. Tout va bien. La coupure de plusieurs mois, oui, m’a fait du bien. J’ai gagné une étape de la Ruta del Sol et c’est la première fois que je gagne en février. C’est la preuve qu’il ne pas avoir peur de couper pour bien récupérer. Certains coupent trois semaines parce qu’ils ont peur de tout perdre mais les saisons sont longues.

Une nouvelle fois ton équipe t’a donné satisfaction ?

Hormis Jérémy Maison et Johan Le Bon, c’était l’équipe du Giro et c’était vraiment bien. Par exemple Tobias Ludvigsson épate tout le monde. Avec son grand gabarit, il grimpe vraiment bien. Oui, mon équipe me donne toute satisfaction.

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