L’équipe FDJ a pris la seizième place du contre la montre par équipes inaugural du Tour d’Espagne. Cette première étape sans enjeu pour le classement général a lancé à Marbella une équipe jeune qui misera beaucoup sur les sprints de Lorrenzo Manzin qui est toujours en phase d’apprentissage, sur le punch de Kevin Reza et sur les capacités en montagne de Kenny Elissonde. Pour sa part, le toujours souriant Olivier Le Gac dont ses patrons disent ‘’lui, c’est de la balle’’, est ravi de disputer son premier Grand Tour. Il espère y confirmer sa progression.

Olivier, quel est ton sentiment de disputer ton premier Grand Tour ?

Je suis content d’y être, content d’avoir commencé samedi, c’est un peu d’émotion aussi. Un Grand Tour, cela représente un palier. Depuis mes débuts, plus encore depuis que je suis pro, c’est à dire depuis un an, je voulais faire un Grand Tour.

Tu avais même envisagé débuter dans le Tour d’Italie ?

Je voulais découvrir rapidement une course de trois semaines, pour les années à venir, pour progresser. L’hiver dernier j’avais dit que j’en avais envie et que je voulais me tester dans les courses World Tour. C’est vrai, dans un premier temps, on avait envisagé le Tour d’Italie mais j’ai préféré décliner, attendre un peu et aller sur des courses françaises (4 Jours de Dunkerque, Tour de Picardie) pour prendre du plaisir. Je sortais du Tour de Catalogne où rien n’avait été simple… J’ai donc opté pour la Vuelta.

Quel est ton état d’esprit ?

J’ai envie d’aller au bout. De prendre de la force et de l’expérience. Dans les années à venir, j’aimerais bien marcher et ça passe par ce type de courses. Quand on est coureur, on nous demande souvent combien de Grands Tours nous avons courus. Ça donne une idée de la carrière du coureur. Voilà, je suis content d’être ici.

Comment juges-tu ta saison ?

Je suis content et la FDJ est à priori satisfaite de mon travail. Je n’ai pas eu une période de méforme ou de blessure. J’ai beaucoup couru et je n’ai pas eu une période de creux. Mon objectif reste de gagner une course, la saison n’est pas finie mais je suis content de cette première année.

Tu as le sentiment d’avoir beaucoup appris ?

Les courses sont différentes mais entre le Tour de Catalogne et le Tour de Pologne, j’ai vu que j’ai progressé. Je sens que je prends de la force. Faire un Grand Tour va confirmer ma progression.

Tu sais un peu plus quel type de coureur tu peux devenir ?

J’ai fait semi-classiques en début de saison et j’aimerais en faire plus. Les Ardennaises m’ont beaucoup plu. J’avais travaillé pour Arthur Vichot, qui hélas n’était pas bien, dans l’Amstel Gold Race et la Flèche Wallonne. Dans Liège-Bastogne-Liège, qui est celle des trois qui me convient le moins, j’ai pris du plaisir. J’ai envie d’aller dans ce sens-là pour les années à venir. Les Flandriennes, je vais demander à y aller la saison prochaine pour me tester. J’ai fait un peu de pavés, ça m’a bien plu quand même.

En fait tout te convient ?

Les cols un peu moins mais il faut en faire aussi pour progresser. En revanche je prends beaucoup de plaisir à préparer les sprints de Lorrenzo Manzin. J’ai toujours aimé aller dans les sprints massifs même si je n’en ai jamais gagnés. Là, avec Lorrenzo qui va vite je trouve le bon compromis. Au Tour de Pologne j’ai aimé faire ça. Pour répondre à cette question, je reste encore un peu un coureur complet même si la haute montagne est mon point faible.

Quel plaisir trouves-tu à travailler dans les sprints ?

J’aime aller frotter, il y a de l’excitation. C’est intense au niveau émotionnel. C’est ce qui relie tous ceux qui le font.

Tu envisages déjà la saison prochaine ?

J’ai débuté en Australie et j’ai vraiment bien aimé. J’aimerais y retourner mais pas l’année prochaine. C’était une très bonne expérience mais j’ai envie de découvrir d’autres courses, pourquoi pas le programme français. Je suis aussi tenté par le Tour du Qatar et ses bordures aussi même si ce n’est pas un cadeau. J’imagine que si je fais les Flandriennes, il y a des chances que je sois intégré au groupe. En fait, je ne veux pas faire toutes les Flandriennes, je vais en discuter avec l’équipe. Je suis encore un peu limité pour être vraiment un bon coureur sur le pavé. Il me manque de la puissance, de la technique et la connaissance des courses, ça fait beaucoup mais j’ai envie d’y aller.

Et tu sais déjà quand va s’arrêter celle-ci ?

J’ai une plaque sur la clavicule que je fais enlever le 8 octobre et normalement je vais arrêter ma saison le 4 octobre au Tour de Vendée dont j’avais pris la deuxième place l’an dernier.

Vos directeurs sportifs préconisent que vous preniez du plaisir dans la Vuelta. Par quoi passera ce plaisir pour toi ?

C’est une découverte, je ne sais pas du tout comment je vais être mais cela peut passer, pourquoi pas, par une échappée. Je vais travailler pour Lorrenzo ou pour Kevin Reza dans les arrivées plus dures, pour Kenny Elissonde s’il est bien. Aller au bout me ferait plaisir mais je prends déjà du plaisir à être là.

Ce qui est assez incroyable, c’est que tu ne sembles pas fatigué par cette saison ?

Je suis ménagé. J’ai disputé seulement le Tour de Pologne après le Championnat de France que j’avais préparé à ma demande en faisant des courses en Belgique. En amateur, j’ai fait des saisons pleines et ça m’a préparé à bien commencer chez les pros.

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