‘’J’ai retrouvé le rythme’’. Matthieu Ladagnous ne frétille pas d’impatience, ce n’est pas le genre du bonhomme, mais il est quand même très heureux de rejoindre la Belgique mercredi pour le programme des courses flandriennes. Un mois et demi après sa chute dans le Tour du Qatar, le coureur de l’équipe fdj.fr est prêt à relever le défi et à confirmer ses excellents résultats du printemps dernier, cinquième dans le Tour des Flandres et sixième dans Gand-Wevelgem.

Matthieu, comment te sens-tu avant d’attaquer ce programme des classiques ?

Je me sens bien. Dans Milan-San Remo où je travaillais en faveur d’Arthur Vichot, j’ai eu de bonnes sensations, j’ai été conforté dans le travail effectué. C’est vrai, je n’ai pas eu le programme idéal avec seulement les Trois Jours des Flandres Occidentales, le Grand Prix Nobili Rubinetterie et Milan-San Remo mais je suis satisfait.

Yvon Madiot disait avoir été surpris par ton niveau lors de ta course de reprise en Belgique ?

Moi aussi un peu mais j’avais fait beaucoup de home-trainer. De une heure et demi à trois fois une heure par jour. En faisant du travail spécifique, des exercices de PMA par exemple. En fait, après ma chute au Qatar (luxation acromio-claviculaire), j’ai coupé vraiment une semaine, fait deux semaines de home-trainer avant de retourner sur la route. Je suis content parce que je n’ai plus mal du tout, pas même sur les pavés. Je m’en suis rendu compte en soutenant Johan Le Bon durant ces Trois Jours en Flandres.

Comment envisages-tu les classiques flamandes, le Grand Prix E3 pour commencer vendredi ?

A la fois pour y faire un résultat tout en continuant d’améliorer ma condition physique. Je ne parlerai pas comme ça si je ne m’étais senti aussi bien dans Milan-San Remo. Je sais que j’ai le rythme pour une course de 200 kilomètres. L’an dernier j’avais dû finir à la vingtième place, je suis toujours dans le coup à Harelbeke. Après, je vais enchainer avec Gand-Wevelgem et les Trois Jours de La Panne avant le Tour des Flandres. Disons que le Grand Prix E3, c’est la classique de préparation, des derniers réglages.

C’est rassurant d’entamer ce cycle au sein d’une équipe qui focalise sur les classiques ?

C’est rassurant de retrouver une équipe où les coureurs sont soudés, concernés et motivés. De savoir qu’un jour mes équipiers vont travailler pour moi comme je vais travailler pour eux un autre jour. Disons que sur le papier, Yoann Offredo et moi sommes capables d’accompagner les costauds s’il y a des attaques et Arnaud Démare a le talent pour gagner en cas d’une arrivée groupée. La stratégie fait que chacun a sa chance même si les rôles sont bien définis.

Paris-Roubaix reste ta classique préférée ?

Oui en dépit de la malchance que j’ai connue dans cette course ces deux dernières années. En 2012, je suis victime d’une crevaison tandis que j’étais en course pour la deuxième place et l’an dernier, j’ai souffert d’une chute à 40 kilomètres de l’arrivée sans avoir fait d’efforts. Je veux croire que la chance va me sourire… Après le Tour des Flandres et douze jours en Belgique, je vais rentrer trois jours pour profiter de la famille et souffler un peu avant de me consacrer à Paris-Roubaix.

En 2013 tu as gagné Les Boucles de l’Aulne à Chateaulin et une étape du Tour du Limousin…

Et le niveau est tel aujourd’hui qu’il n’y a pas de petites courses à gagner. Evidemment le rêve est de gagner une classique mais je sais tout ce qu’il faut réunir pour espérer y parvenir. De la réussite bien sûr mais il faut sans cesse être prêt physiquement, prêt au combat, motivé, vigilant, rester bien placé. Souvent, je termine une classique plus cramé nerveusement que physiquement.

Tu focalises sur les classiques mais as-tu déjà pensé à la suite de la saison ?

Après une coupure dont j’ai vraiment besoin, je vais reprendre le travail pour préparer le Championnat de France dont je ne connais pas précisément le circuit et pour le Tour de France que j’espère disputer. Je sais aussi qu’après les classiques, je vais plus souvent travailler pour mes équipiers mais quand ça se passe comme l’an dernier avec Arnaud Démare dans les Quatre Jours de Dunkerque, c’est génial.

Tu étais très déçu de n’avoir pas été retenu pour le Tour en 2013. C’est oublié ?

Oui ç’avait été une grande désillusion de ne pas le faire et c’est pour ça aujourd’hui que je me dis qu’il n’y a pas que le Tour dans une saison. Même si j’espère le faire. Il y a de belles courses à préparer en fin de saison et j’aimerais bien quand même être un jour sélectionné pour le championnat du monde, ça ne m’est encore jamais arrivé. Ce serait une chance d’y être !

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