Le centième Tour d’Italie a débuté par une colossale surprise, l’Autrichien Postlberger (Bora-Hansgrohe) l’emportant en solitaire devant les sprinteurs après avoir attaqué sous la flamme rouge. Très bien soutenu par ses équipiers dans un final tourmenté, Thibaut Pinot a fini dans le premier peloton.

Sur les routes de la magnifique Sardaigne, cette première étape du Giro s’est déroulée dans la sérénité et faisant dire à Marc Madiot, présent dans la voiture de Martial Gayant que cette ‘’première étape n’a vraiment rien à voir avec la première étape du Tour où c’est toujours la folie’’

On a eu peur quand on a entendu ‘’caduta !’’ M.Gayant 

« Une échappée de six coureurs est partie rapidement, dit Martial, et la course s’est posée. On redoutait un peu le final. Frédéric Guesdon qui avait reconnu le final avait mis l’accent sur les 3,5 derniers kilomètres. Il y avait une descente large et rapide avant un virage à droite sur une seule voie. La chute redoutée est survenue. On a eu peur quand on a entendu ‘’caduta !’’ dans Radio-Tour mais tout s’est bien passé.’’

Le dispositif du jour était simple avec Benoît Vaugrenard désigné pour escorter Thibaut toute la journée tandis que Tobias Ludvigsson, William Bonnet et Matthieu Ladagnous étaient tenus en réserve pour épauler leur leader dans les derniers kilomètres. Après la chute scindant le peloton et provoquant des cassures, ils ont tenu un rôle prépondérant.

« Ces gros rouleurs ont été bien utiles pour aider Thibaut à rentrer sur le groupe de tête, poursuit Martial. A la télé, ça ne s’est pas vu mais leur effort a été important, je pourrais même dire violent.  »

« Aujourd’hui il fallait être présent bien avant la flamme rouge. Nous avons aidé Thibaut (Pinot) à se placer mais à un peu plus de trois kilomètres de l’arrivée un gars casse sa manivelle et le peloton, déjà bien étiré, est sur le point de se scinder en plusieurs parties. Au dernier kilomètre, sur le faux plat, ça s’écarte derrière Thibaut mais pour nous l’objectif était atteint. Notre leader est dans le bon groupe, dans le temps du vainqueur, donc on peut être content de la journée. » Matthieu Ladagnous

« Il valait mieux prendre le risque  de perdre quelques secondes que de tout mettre par terre.« 

Dans l’affaire Thibaut n’a donc pas perdu de temps, à l’inverse de Kruijswijk (LottoNL-Jumbo) qui a lâché 13 secondes ou Pierre Rolland (Cannondale-Drapac) qui a perdu 18 secondes.

« Dans cette étape, dit Thibaut plutôt satisfait de sa journée, on craignait le vent tout en sachant que les routes en Sardaigne sont comme en Corse, elles tournent beaucoup et il n’y avait donc pas beaucoup de parties exposées. Dans le final nous sommes restés prudents. On sait que les chutes surviennent souvent dans les quarante premiers du peloton et nous sommes restés au-delà. Il valait mieux prendre le risque  de perdre quelques secondes que de tout mettre par terre. Le Giro ne se joue pas le premier jour sur une cassure de 5 secondes !  »

Au classement, il faut noter que Sébastien Reichenbach a fini dans le même groupe que Benoît Vaugrenard à un peu plus d’une minute du vainqueur mais rien d’inquiétant.

« Sébastien a pris une minute, poursuit Martial, mais je lui avais dit ce matin qu’il ne cherche pas forcément à rester au contact. Qu’il récupère de son Tour de Romandie, qu’il soit prêt auprès de Thibaut dans les moments importants. Il le sera ! »

Demain « Ca ressemble à une étape des Vosges, avec la mer en plus »

Ce pourrait être le cas demain dans la deuxième étape disputée d’Olbia à Tortoli (221 km) et Martial Gayant l’a reconnue. Elle sera forcément différente de celle d’aujourd’hui.

« Elle est assez vallonnée, dit le directeur sportif du Trèfle, on montera souvent à 800 ou 1.000 mètres d’altitude. Ce ne sont pas des côtes très difficiles mais elles montent parfois pendant 10 kilomètres. Ca ressemble à une étape des Vosges, avec la mer en plus. Promis, on ne mettra pas le maillot de bain avant le troisième soir pour aller de Sardaigne en Sicile ! »

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